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UMP : le bureau politique de tous les dangers

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © UMP Photos - flickr


Le bureau politique exceptionnel de l’UMP qui se tiendra à 18h au QG du parti s’annonce particulièrement houleux. La désignation d’une direction intérimaire fait débat, mais les déclarations de plusieurs ténors devraient également faire jaser.

Il n’y aura certainement pas de photo de famille à l’issue du bureau politique ce soir, tant les membres de l’UMP semblent désunis. A 18h, le rassemblement de l’UMP s’apparente plutôt à une nouvelle réunion de crise. Celle où les langues se délient, quitte parfois à déraper. Une mise au point nécessaire pour mettre les choses à plat mais qui peut aussi faire exploser un clan. L’objectif du bureau politique était pourtant clair : fixer la date du prochain congrès et désigner une direction intérimaire. Mais les déclarations de plusieurs ténors n’appellent pas forcément à l’apaisement.

Changer de nom et vendre le siège

Nathalie Kosciusko-Morizet a ouvert les hostilités dans une interview au Parisien. L’ancienne candidate à la mairie de Paris prône pour des mesures symboliques, mais fortes, « comme le changement de nom de l’UMP », rejoignant ainsi l’hypothèse avancée par Xavier Bertrand et François Fillon. Une proposition à laquelle s’est déjà opposée l’eurodéputée Nadine Morano. NKM souhaite aussi vendre le siège de l’UMP, rue de Vaugirard. « Il est froid, glacial, à présent il rappelle de mauvais souvenirs, et nous avons de toute façon besoin d’argent », explique l’ancienne ministre de l’Ecologie. Une manière surtout de tourner la page.

Tous candidats !

Mais plus que ces déclarations, la position de NKM témoigne d’une réalité. Aujourd’hui à l’UMP, tout le monde s’exprime dans tous les sens, sans ligne directrice. Au point que plusieurs ténors se sont dits prêts à prendre la prochaine présidence du parti, après le triumvirat Juppé-Raffarin-Fillon qui devrait être nommé à la direction intérimaire par Luc Chatel ce soir, malgré les critiques des sarkozystes. NKM n’exclut pas d’être candidate, tout comme le député de l’Eure Bruno Le Maire ou encore le maire de Nice Christian Estrosi qui « n’écarte rien ». Hervé Mariton, député UMP de la Drôme s’est déjà déclaré, pensant « avoir un certain nombre de qualités qui permettent de rassembler ». Autant dire que le choix ne sera pas aisé même si tous souhaitent que leur éventuelle nomination se fasse « dans une démarche collective ». Cela semble mal parti.

Problèmes de statuts

Avant cela, l’UMP doit relever un autre défi : convaincre les sympathisants que le trio d’anciens premiers ministres est légitime pour prendre la tête du parti durant quelques mois. Or selon le règlement intérieur, en cas de présidence vacante, c’est au vice-président – en l’occurrence Luc Chatel – d’assurer l’intérim. Un rôle que ce dernier semble décidé à céder, quitte à ne pas respecter les statuts juridiques du parti. Des militants ont d’ailleurs déjà déposé un recours en justice. Pour cette raison, c’est la juriste Anne Levade qui présidera le bureau politique de mardi, à la demande de Jean-François Copé. Une décision qui, là encore, divise. « Les attributions de Madame Levade [non membre du bureau politique] ne l’autorisent pas à s’immiscer dans l’organisation du parti, a déjà attaqué un proche de François Fillon. Elle serait bien inspirée de s’éclipser après son topo, sinon on lui demandera de quitter la salle ». L’UMP compte bien laver son linge sale en famille.