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La prérentrée des enseignants supprimée

Publié le  Par Raphaël Didio

Crédit image © Flickr - Parti Socialiste


Prévue le 29 août, la prérentrée des enseignants du primaire et du secondaire se déroulera finalement le 1er septembre, en même temps que la rentrée scolaire des 12 millions d’élèves.

Si l’information devrait être annoncée par le ministre de l’Education National, Benoît Hamon, au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) vendredi 16 mai, le SNES l’a devancé en tweetant mercredi  « La prérentrée en août, le ras-le-bol de la profession (au salaire gelé) est arrivé aux oreilles du ministre, qui annonce le report à septembre. »


Alors que le cabinet du ministre ne confirme pas cette aubaine pour les enseignants qui va contre l’intérêt des élèves, les autres syndicats ont également été informés de la nouvelle. Le secrétaire général du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc) estime que c’est une très bonne nouvelle « Faire rentrer les enseignants en août était inacceptable. Nous avions déposé un préavis de grève et je peux vous dire que nos militants y auraient répondu favorablement ».

Une pré-rentrée vitale pour les enseignants

Mais le syndicat des enseignants est moins enthousiaste « Le tout-en-un n'est pas sérieux pour l'école, déclare Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA. Si le ministre repousse la prérentrée des enseignants, il doit aussi repousser celle des élèves. Cette journée était nécessaire, ne serait-ce que pour des questions d'organisation. » Elle permettait notamment aux équipes éducatives de se concerter, établir des projets… Le restant de l’année, peu de temps y est consacré alors que le travail de groupe paraît essentiel pour l’école.


Il est alors vital de trouver une solution afin de s’assurer ne serait-ce que les grandes lignes de l’année scolaire entre les membres du corps enseignant. Philippe Tournier, le secrétaire général du SNPDEN, syndicat des proviseurs et principaux, annonce alors qu’« on retardera la rentrée des élèves d'une journée si celle des enseignants est décalée. Cette prérentrée, qui est déjà passée de deux journées à une, est absolument incontournable ».

Benoît Hamon achète la paix sociale


Cette décision ministérielle démontre la façon dont Benoît Hamon entend faire tourner son ministère. En achetant la paix sociale, l’intérêt de l’enfant passe en retrait, une chose pressentie par de nombreux acteurs de l’école. Reste à clarifier les modalités de ce changement de calendrier. L’annonce doit avoir lieu ce vendredi et le nouveau calendrier doit être présenté au CSE du mai, tout comme, certainement, la circulaire de rentrée actuellement réécrite et dictée par les syndicats.


La suppression du 29 août pose d’autres interrogations. Sera-t-elle reportée ? Le SNES comme le Snalc s’y oppose. Sera-t-elle supprimée ? A priori, comme le laissent entendre les syndicats.  Reste que le Snalc devrait s’approprier cette avantage  « Nous serons très vigilants quant aux modalités pratiques et refuserons toute éventuelle journée de "rattrapage" qui pourrait être proposée pour "compenser" ». Le syndicat va exiger que la prérentrée des deux prochaines années scolaires ait également lieu le 1er septembre. Alors que les élections professionnelles dans les établissements sont prévues en décembre, l’année risque à s’y méprendre de ressembler à une surenchère des demandes des syndicats dans un contexte de désyndicalisation et d’abstention massive au dernier scrutin.


Ces élections dans l’Education Nationale, qui ont lieu tous les trois ans, ont pour but de désigner les délégués des personnels au sein des CAP (commissions administratives paritaires) nationales (CAPN), académiques (CAPA) et départementales (CAPD). Depuis 2011, elle permet de désigner les représentants des personnels au sein des comités techniques (CT), académiques et ministériels.