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Racisme : un ambassadeur quitte le quai d'Orsay

Publié le  Par Raphaël Didio

Crédit image © Wikicommons


Démission du quai d’Orsay de Zaïr Kédadouche qui s’est dit victime de racisme dans une lettre adressée à François Hollande.

Zaïr Kédadouche, ambassadeur de France auprès de la principauté d’Andorre, a remis sa démission du quai d’Orsay. Dans une lettre adressée à François Hollande et révélée par France Info, il justifie celle-ci par des mots durs à l’égard du ministère des Affaires étrangères : « C'est au ministère des Affaires étrangères que j'ai rencontré le racisme le plus abject ». Zaïr Kédadouche, fort de multiples expériences dans différents cabinets ministériels, a été nommé à son poste après le second tour de l’élection présidentielle en mai 2012.

Cet ancien footballeur professionnel accuse désormais l’administration du Quai d’avoir « couvert des propos racistes et commis une infraction grave » et compte passer en justice. Ayant saisi le Défenseur des droits, il a annoncé qu’il allait déposer « une plainte auprès du Procureur de la République pour comportements racistes et discriminations sociales et traitement différencié d'un fonctionnaire. » Le natif de Tourcoing (Nord) se dit prêt à aller « jusqu'à la Cour européenne » des droits de l'Homme.

Omerta au quai d’Orsay

Il assure dans sa lettre que « M'appelant Zaïr Kédadouche, des affectations de postes m'ont été interdites ». En guise d’exemple, il évoque une première nomination comme consul général de France prévue à Anvers, refusée car son nom arabe « serait une erreur de casting au regard de l'importance de l'extrême-droite en Flandres » et pourrait « être ressentie comme une provocation au regard de la communauté juive importante à Anvers ». 

Le quai d’Orsay couvrirait selon lui tous ces faits en raison de la « terrible omerta » à laquelle les diplomates sont soumis. Des humiliations de ses collègues sont aussi dans son collimateur, notamment le premier conseiller de l’ambassade d’Andorre qui « aurait donné des ordres » afin qu’il ne soit pas traité comme son prédécesseur. Un cas qui « n’est pas unique » au quai d’Orsay d’après l’homme de 56 ans. « Je peux porter à votre connaissance d'autres cas de collègues qui ont saisi le défenseur des droits, étant discriminés, écartés en fonction de leur origine ou de leur appartenance politique ».