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Présidentielle : Nicolas Sarkozy fait du nucléaire un axe de campagne

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Grâce au désastre de l'accord PS-EELV, le chef de l'état utilise, depuis le mois de novembre, l'argument du nucléaire pour se poser en défenseur de l'indépendance nationale.

Le nucléaire sera un marqueur idéologique très fort pendant la campagne présidentielle, c'est du moins ce qu'espère Nicolas Sarkozy. Sujet tombé du ciel avec l'accord socialo-écolo qui a permis à la majorité présidentielle d'accuser François Hollande de vouloir brader l'industrie nucléaire française, le chef de l'état est bien décidé à l'utiliser pour marquer la différence, à son avantage.


 

Déjà à Gravelines, en mai 2011, après la catastrophe de Fukushima, Nicolas Sarkozy avait réaffirmé son attachement à la filière nucléaire française, gage de notre indépendance nationale. Mais l'accord à gauche lui a donné de nouvelles munitions et lui a permis de prendre farouchement la défense du nucléaire, décrivant comme une "folie" toute tentative de réduction de cette énergie et affirmant "je ne laisserai pas remettre en cause ce qui est un atout exceptionnel pour la France et je ne laisserai pas dilapider l'héritage industriel et énergétique bati ces cinquante dernières années et qui fait, jusqu'à présent (...) l'objet d'un consensus politique national exemplaire et si rare dans notre pays".

Lors de son discours du Tricastin, le 25 novembre 2011, le chef de l'état n'a pas hésité à agiter la menace "d'une vague de délocalisations massives" et d'un "cataclysme économique" si on renonçait au nucléaire, dramatisant à souhait ses propos, relayé sur ce terrain par le reste de l'UMP. Ainsi Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, prédisait que l'abandon du nucléaire coûterait 200 000 emplois, tandis que le chef de l'état lui, alarmiste, prévient que les factures d'électricité augmenteront considérablement et que l'on devra "revenir à la bougie". Devant un parterre d'entrepreneurs, Nicolas Sarkozy s'alarme, "imaginez la fin du nucléaire et vous devrez payer l'énergie dont vos industries ont besoin 40% plus cher, aucun d'entre vous ne pourra s'en remettre".

Ce matin, le président sortant a réitéré ce genre de discours en se rendant à Fessenheim, dont le sort était en suspens depuis plusieurs semaines. Cette centrale, qui a été construite en 1977, et qui devait durer 40 ans, pose aujourd'hui des problèmes en termes de sécurité et la ministre de l'environnement avait évoqué la possibilité de fermer cette centrale en décembre 2011. Cependant, le chef de l'état a réaffirmé ce matin que la centrale resterait en activité, et a dénoncé "les petites combines politiciennes" de ceux qui veulent fermer Fessenheim "qui ne savent pas qu'il y a des gens qui travaillent ici".