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Santé : Marisol Touraine prévoit de fortes économies sur l’Assurance-maladie

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Parti socialiste - flickr


Les uns après les autres, les ministres dévoilent leur projet pour faire des économies dans leur domaine de prédilection. La ministre de la Santé a annoncé « un effort sans précédent » pour l’Assurance-maladie : 10 milliards d’euros d’économies d’ici 2017.

Ce ne sera « pas un système de santé low cost », promet Marisol Touraine mais bel et bien un « effort sans précédent ». La ministre des Affaires sociales et de la Santé, détaille dans Les Echos de ce vendredi, son plan d’économies de 10 milliards d’euros d’ici 2017 sur l’Assurance-maladie. Une meilleure organisation permettra notamment de réduire les dépenses. « Il n’y aura ni déremboursements, ni franchises », promet la ministre.

Plus de génériques

Il s’agit de la mesure qui devrait le plus bousculer les habitudes des Français. La ministre veut diminuer la consommation de médicaments au profit des génériques. « Nous consommons trop de médicaments, trop de médicaments de marque et trop de médicaments chers », affirme la ministre, qui veut inciter, via « une campagne d’information », à ce que ces génériques représentent un quart du marché français d’ici 2017. Cela permettrait d’économiser 3,5 milliards d’euros en plus du milliard d’euros  prévu cette année. Le ministère devra toutefois batailler avec l’industrie pharmaceutique.

Hôpitaux publics

« Il n’est pas normal que deux établissements distants de seulement quelques kilomètres aient deux systèmes informatiques différents ou aient recours à deux blanchisseries ». C’est l’exemple choisi par la ministre pour évoquer les problèmes d’organisation et de mutualisation des hôpitaux publics. Sur ce point, Marisol Touraine compte récupérer 2 milliards d’euros auprès des hôpitaux qui « devront mieux gérer et mutualiser leurs achats ». Par ailleurs, des mesures seront prises  « pour résorber le recours excessif aux médecins intérimaires, qui coûtent trop cher aux établissements publics ».
 

A lire : Médecins intérimaires : ils coûtent 500 millions d’euros par an aux hôpitaux

Mettre fin aux « actes inutiles »

Près de 2,5 milliards d’euros pourraient être économisés en évitant « les actes inutiles ou redondants ». La ministre pointe du doigt « des radios ou des analyses médicales […] faites deux fois » et souhaite donc gagner en efficacité.
 

Même son de cloche concernant « la consommation de médicaments inadapté ». Pour l’annihiler, des listes de médicaments recommandés pour chaque spécialité seront mises en place « pour faciliter la qualité de la prescription ».

Limiter l’hébergement hospitalier

Il sera de plus en plus courant de rentrer à son domicile directement après une opération. En favorisant la coopération ville-hôpital, « 1,5 milliard pourra être économisé sur trois ans, dont près de 1 milliard pour la chirurgie ambulatoire ». Ainsi en 2016, une opération sur deux ne sera plus suivi d’un hébergement à l’hôpital mais par un retour au domicile.
 

Comme le prévoit le plan d’économies de Manuel Valls, la progression des dépenses de la protection sociale sera limitée à 2% par an en moyenne jusqu'à 2017. Soit le niveau le plus bas jamais enregistré depuis 1997. En 2014, leur progression a été prévue à un maximum de 2,4%. Elle ne sera plus que de 2,1% dès 2015, 2% en 2016 et 1,9% en 2017.