Rythmes scolaires : Benoit Hamon poursuit la réforme mais l’assouplit
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Le successeur de Vincent Peillon au ministère de l’éducation nationale veut poursuivre une réforme "bonne pour les enfants" mais y introduit un décret pour "l’assouplir".
« Assouplir le cadre réglementaire pour qu’il s’adapte aux expérimentations du terrain, et pas l’inverse ». Benoit Hamon a tiré les leçons de la réforme des rythmes scolaires que certaines communes ont décidé d’appliquer dès 2013. Le ministre de l’éducation nationale souhaite désormais introduire un nouveau décret pour « expérimenter des rythmes scolaires plus souples […] conçus pour l’intérêt de l’enfant ».
Cinq matinées obligatoiresPremier enseignement, les écoles françaises devront bien faire cours aux élèves « cinq matinées » par semaine. Autrement dit, le retour d’une semaine à 4 jours et demi voulu par Vincent Peillon reste d’actualité. Des matinées durant lesquelles « seront concentrés les apprentissages fondamentaux » car le « pic de concentration » des enfants se situe entre 9h et 11h. Un maintien que le ministre explique par le fait que « l’organisation du temps scolaire en France est l’une des plus mauvaises de l’OCDE » et que « de plus en plus d’enfants se trouvent en situation d’échec sur les apprentissages fondamentaux ».
Concentration des activitésSujette aux critiques, la répartition des activités périscolaires pourra être modifiée selon les choix de l’école. Plutôt qu’un étalement sur des tranches de 45 minutes chaque jour, le gouvernement veut laisser la possibilité aux établissements de les « concentrer sur une seule après-midi » de trois heures. Une concentration qui permettrait aux écoles de faire venir des animateurs seulement une fois par semaine plutôt que quatre fois.
Moins d’heures, moins de vacances
Autre aménagement, le ministre souhaite que les écoles puissent passer de 24h de cours par semaine prévues actuellement à 23h afin « d’alléger la semaine ». Dans ce cas, elles devront « rattraper les 36 heures dégagées sous la forme d’un allongement du temps de travail » c'est-à-dire « au détriment des vacances scolaires ». Soit en réduisant les grandes vacances, soit les vacances intermédiaires. Le ministre penchant plutôt en faveur de le seconde possibilité pour ne pas que le dernier trimestre soit trop long.
La décision de réduire le nombre d’heures par semaine sera prise conjointement entre les communes et le rectorat dont elles dépendent. « Il ne s’agit pas d’une généralisation », a précisé le ministre.
Pas de report
En revanche, le dispositif, même modifié, devra bel et bien entrer en vigueur, dans toutes les communes de France, à la rentrée 2014 car « si on imaginait qu’on pouvait de nouveau étaler, ce serait le désordre et moi je ne souhaite pas qu’il y ait trop de désordre », s’est-il justifié. Les élus réclamant un report de la réforme n’ont donc pas été entendus.
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