Plan d’économies : des députés PS proposent des alternatives
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Le plan d’économies de 50 milliards d’euros présenté par Manuel Valls ne satisfait pas toute la gauche. Des députés socialistes, dont le président du groupe à l’Assemblée nationale Bruno Le Roux sont reçus à Matignon pour présenter un plan alternatif.
Sous l’impulsion de Karine Berger, député PS des Hautes-Alpes, des membres socialistes de la commission des finances, ont cherché des alternatives au programme de stabilité présenté par le premier ministre Manuel Valls mercredi 16 avril. L’objectif ? Trouver un plan susceptible de rassembler tous les élus socialistes à l’Assemblée nationale afin qu'il soit voté le 29 avril prochain par la majorité, ce qui n’est pour le moment pas le cas avec le plan d’origine.
Ne pas demander plus aux FrançaisLes propositions ont été transmises au président du groupe socialiste Bruno Le Roux et à la nouvelle rapporteure générale du Budget Valérie Rabault. C’est eux qui seront reçus à Matignon cet après-midi. Ils sont chargés de faire part au chef du gouvernement du désir des députés de « trouver un point d’équilibre entre l’exécutif et la majorité » et « une autre trajectoire d’économies ». Les parlementaires frondeurs s’opposent au plan initial car « le pouvoir d’achat des Français a déjà été touché par les efforts budgétaires, il n’est pas possible de demander plus ».
Gel des prestations socialesPrincipal point d’opposition : le gel des prestations sociales de base c'est-à-dire les pensions du régime de retraite pour 1,3 milliard d’euros, les autres prestations (logement, famille, invalidité) pour 0,7 milliard et le gel du point d’indice de la fonction publique. Pour eux, les ménages concernés par ces économies sont les plus modestes ou ceux de la classe moyenne, or ils « ont déjà participé aux efforts de redressement budgétaire » avec le gel du barème de l’impôt sur le revenu, la suppression de la demi-part pour les personnes isolées, la hausse des cotisations retraite ou encore de la TVA. Il s’agit donc d’éviter « un nouveau choc de pouvoir d’achat ».
PropositionsCes parlementaires présentent plusieurs solutions pour effectuer 50 milliards d’économies en préservant les prestations sociales. Ils veulent d’abord « décaler à 2016, pour les très grandes entreprises », les mesures du pacte de responsabilité (baisse des charges sur le travail) pour dégager « 3 milliards d’euros en 2015 » sans geler les petites retraites. « Ou alors, on peut décider de plafonner le crédit d’impôt recherche ou encore de lutter contre l’optimisation et la fraude fiscale » expliquait Karine Berger. Toutes les propositions seront débattues à Matignon cet après-midi entre Manuel Valls et Bruno Le Roux notamment. Le premier ministre pourrait bien faire quelques concessions pour calmer les rangs de la majorité à l’Assemblée nationale.