Affaires : Nicolas Sarkozy contre-attaque dans le Figaro
Publié le Par Roxane Bayle
L'ancien président de la République s'est exprimé longuement dans le Figaro, pour la première fois depuis sa défaite aux élections présidentielles de 2012.
Nicolas Sarkozy est sorti de sa réserve politique, en signant une longue tribune dans les colonnes du Figaro aujourd'hui. L'ancien chef de l'Etat s'est exprimé sur différentes affaires, notamment sur les écoutes téléphoniques dont il ferait toujours l’objet selon ses dires, qui le mettent véritablement hors de lui : "Des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent" écrit-il, faisant le parallèle avec les "activités de la Stasi"(la police politique de l'Allemagne de l'Est durant la Guerre Froide);
Ce parallèle a provoqué la colère de l'ensemble des élus de gauche dès jeudi soir, dont le président François Hollande : "Toute comparaison avec des dictatures est forcément insupportable" déclarait-il. Pour Jean-Christophe Cambadelis, c'est "une atteinte contre l'Etat de droit". Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a comparé Nicolas Sarkozy à Sylvio Berlusconi ce matin sur BFM TV : "Finalement Monsieur Sarkozy, c'est Berlusconi. Le seul responsable européen qui a essayé de faire pression sur la justice de son pays, c'est Berlusconi. Quelles que soient les outrances, la justice passera. Qu'on soit puissant ou misérable"
Pour l'instant, peu de réactions des ténors de l'UMP
Du côté de la droite, on salue un "texte sensible et courageux" pour l'ancienne ministre UMP Marie-Anne Montchamp sur Twitter. François Fillon a déclaré que c'était une défense "compréhensible" et qu'il "a raison de vouloir être respecté dans ses droits". François Fillon a d'ailleurs été l'un des seuls ténors de l'UMP à réagir pour l'instant : un silence dénoncé par le député PS Yann Galut sur Twitter.
Que pensent les #Juppé #Bayrou #Raffarin et même #Fillon des attaques de #sarkozy contre la #Justice et la #France...#silenceassourdissant
— Yann Galut (@yanngalut) 21 Mars 2014Du côté des magistrats, également attaqués dans cette tribune, on rappelle l'indépendance des juges : "La présidente du tribunal de grande instance de Paris rappelle que les juges d'instruction, statutairement indépendants, instruisent à charge et à décharge et que leurs décisions sont soumises au contrôle des juridictions supérieures", énonce un communiqué. Même son de cloche du côté de Christiane Taubira. Elle dénonce, via un communiqué, les "attaques d'une extrême violence contre les institutions, contre les magistrats au prétexte d'appartenance syndicale, et contre la haute institution constitutionnelle, qui fragilisent l'Etat de droit, qui garantit l'égalité de tous devant la loi".