Affaire Buisson : un enregistrement de Nicolas Sarkozy dévoilé

Lorsque le  Point avait révélé l'affaire, Patrick Buisson, ancien conseiller et homme de confiance de Nicolas Sarkozy, avait démenti avoir enregistré l'ancien chef de l'Etat. Il ne pourra désormais plus nier l'affaire. Le Canard Enchaîné a révélé, hier soir, un des enregistrements de Patrick Buisson. Il date du 27 février 2011 selon le journal, l'objet de la réunion de travail est le remaniement du gouvernement, que Nicolas Sarkozy va annoncer quelques heures plus tard. Elle se fait en présence de l'ancien journaliste de Minute, le "fayot" selon le Canard Enchaîné qu'on entend prononcer de nombreux encouragements et félicittions à l'encontre de l'ancien président de la République, de Nicolas Sarkozy donc, de Henri Guaino, ancien conseiller spécial à l'Elysée, de Franck Louvier, conseiller en communication, de Jean-Michel Goudar, publicitaire et du sondeur Pierre Giacometti.    "C'était très bien ! Tu avais les bonnes intonations" chantait Patrick Buisson à Nicolas Sarkozy   Durant cette réunion, où ils peaufinent le discours annonçant le remaniement, on peut entendre l'ancien Président de la République qualifier de "connards de chiens qui aboyaient" les journalistes à l'extérieur de l'Elysée. On peut entendre également Patrick Buisson s'emporter contre des ministres qu'ils jugent "archi-nuls", dont Roselyne Bachelot, Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux, alors ministre de l'Intérieur, qui allait être remplacé par Claude Guéant : "En matière d'immigration, Brice est inhibé" dit-il sur l'enregistrement. On apprend également que Patrick Buisson a transmis l'intégralité de l'allocution à Etienne Mougeotte, directeur des rédactions du Figaro, avant même sa diffusion.    Pour l'avocat de Patrick Buisson, ces enregistrements sont "authentiques". Mais Me Gilles-William Goldnadel a défensu son client, en les qualifiant de "notes de travail" servant uniquement à la préparation de la réunion suivante, ne pouvant prendre de notes écrites : il affirme que ces enregistrements étaient "détruits au fur et à mesure sauf manifestement quelques-uns qui lui ont été dérobés et dont il est fait présentement un usage extravagant et pervers". La plainte, déposée par Patrick Buisson, à l'encontre du Point, le 21 février dernier, n'a pas été retirée.