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Présidentielle : François Hollande tisse sa toile sur le web.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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La semaine dernière, l'équipe de campagne de François Hollande a lancé officiellement l'offensive numérique de son candidat, avec une formule qui a fait son succès.

La campagne présidentielle 2012 se jouera en partie sur internet, c’est une réalité martelée depuis près de 5 ans maintenant, et dans ce domaine, on constate aujourd’hui que la gauche distance légèrement la droite.

François Hollande, sur le web, dispose aujourd’hui de très bons relais sur internet, avec une équipe de jeunes militants dévoués et aguerris à la riposte numérique. C’est en effet toute une équipe, dirigée par Vincent Feltesse, qui se met au service du candidat socialiste pour s’activer, via des blogs et Twitter dont on constate au jour d’aujourd’hui qu’ils sont beaucoup à gauche. Une des fiertés de cette équipe, c’est notamment de pouvoir mettre leurs hashtags régulièrement en haut des trendings topics sur Twitter, notamment lors du meeting du Bourget ou même pendant l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy la semaine dernière lorsqu’ils avaient réussi à devancer le hastahg officiel #Sarkozy par #Sarkoshow. Une preuve concrète de leur déploiement sur la toile.

Lors de chaque évènement important, c’est donc toute une bande de jeunes socialistes, animée par le blogueur Romain Pigenel, connu par les lecteurs de Marianne, qui se réunit au QG de campagne de François Hollande pour « faire le tam-tam ». Ces jeunes férus d’internet se sont assignés trois objectifs : « riposter aux attaques de l’UMP, faire écho à la parole du candidat et créer des infographies ou des contenus à partager ».

Si le web politique est légèrement dominé par la gauche, c’est aussi parce que cette dernière est dans l’opposition depuis près de dix ans, et certains internautes ont donc utilisé le web pour développer des tribunes s’opposant à Nicolas Sarkozy, une sorte de contre-pouvoir avec des blogueurs comme Sarkofrance, Romain Pigenel ou Slovar. Et ce sont ces mêmes blogueurs qui viennent aujourd’hui jouer un rôle non négligeable dans la campagne du candidat socialiste.

Mais la campagne numérique de François Hollande se joue aussi et surtout sur un ciblage des abstentionnistes grâce au principe du « porte-à-porte », directement inspiré par la campagne de Barack Obama en 2008. Assisté de l’agence américaine Blue State Digital, les responsables socialistes ont développé une équipe web chargée, au travers du nouveau site toushollande.fr, lancé vendredi dernier, d’encourager les militants et sympathisants à se déplacer sur le terrain pour convaincre les abstentionnistes. Selon la formule initiée par Martine Aubry pendant la campagne des primaires, il faut que « chaque militant devienne son propre directeur de campagne », avec pour cela l’aide de plusieurs outils mis sur le site de campagne, notamment des contenus destinés à être diffusés rapidement sur le net.

Le but pour les socialistes est de trouver 10 000 mobilisateurs qui amèneront à leur tour 150 000 volontaires qui quadrilleront le terrain pour convaincre les abstentionnistes. En effet, les dirigeants expliquent avoir « cartographié les territoires à partir des résultats de la participation des dernières élections pour cibler prioritairement les bureaux de vote à forte abstention de gauche ». Or, le système du porte-à-porte initié par Obama permettrait de convaincre 1 abstentionniste sur 14 d’aller voter, ce qui est dix fois plus efficace que le dépôt de tracts. Pour réaliser cette opération, l’équipe web dispose en outre d’une très précieuse ressource : les 700 000 contacts que le parti a récoltés avec la primaire. Selon les responsables, près de la moitié a répondu être prête à participer à la campagne.

Avec un budget de 2 millions d’euros, et environ 35 personnes mobilisées, les dirigeants de campagne espère que le web permettra de consolider et d’amplifier la victoire de François Hollande en mai prochain, en incitant les sympathisant à prendre part à la campagne, et ainsi devenir un artisan de la victoire. Avec l’irruption d’internet dans la vie politique, le credo de la campagne numérique socialiste est devenu : « le militantisme en un clic ».