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Immigration : Jean -Marc Ayrault veut une nouvelle politique d’intégration

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Parti socialiste - flickr


Plusieurs ministres sont conviés à Matignon ce mardi 11 février, à 17h. En compagnie du Premier ministre, ils lanceront le chantier d’une « refondation de la politique d’intégration ». Un sujet complexe et sensible.

Alors que la Suisse vient de voter pour une large restriction de l’immigration, le gouvernement français s’interroge sur sa politique d’intégration. La quasi-totalité des ministres est conviée à Matignon pour établir une feuille de route sur cette épineuse question. En décembre dernier, la première tentative avait échoué, aboutissant à des malentendus et des polémiques.

Instance de coordination

La première annonce du gouvernement devrait être celle de la création d’une « instance de coordination » de la politique d’intégration. Depuis la disparition du ministère de l’Identité nationale, une partie de cette politique a été confiée au ministère de l’Intérieur. Matignon a l’intention de reprendre la main. « L’accueil des primo-arrivants » (présents depuis moins de 5 ans), dont les enjeux sont la langue, la nationalité ou le droit de vote, restera sous la coupe de la place Beauvau. Le Premier ministre se chargera de « la lutte contre les discriminations », posant la question de l’école, des logements ou de l’emploi. Ces parties constitueront les deux piliers de la nouvelle politique d’intégration. D'ailleurs, Manuel Valls a déjà annoncé une réforme du Contrat d’accueil et d’intégration (CAI) imposant des formations de français et de vie civique aux nouveaux arrivants.
 

La création d’un commissariat général, d’un haut commissaire ou d’un délégué interministériel pourrait également être évoquée, ce que le député PS Malek Boutih, véritable "vilain petit canard socialiste", avait vivement critiqué. Des propositions plus concrètes devraient être annoncées à l’issue de la réunion interministérielle. La plupart tirées des différents rapports d’experts commandés par Jean-Marc Ayrault. C’est là qu’apparaissent les difficultés, il faudra satisfaire à la fois les partisans de la diversité sans vexer les conservateurs. Toutes suggestions de « quotas » ou de « discrimination positive » devraient être évitées pour ne pas relancer de polémique.

Assimilation ou communautarisme ?

Doit-on privilégier une politique d’assimilation, comme c’est le cas en France depuis plusieurs années, ou basculer vers l’acceptation du communautarisme au sein de la société française ? Voilà le véritable enjeu de cette réforme. Là où se situent les plus graves tensions aussi. Les protagonistes du débat peuvent rapidement tomber dans le populisme.
 

En attendant les annonces officielles, la première critique est venue du président de l’UMP Jean-François Copé. « Je trouve indécent que Jean-Marc Ayrault remette sur la table cette semaine des propositions sur l’intégration qui sont du copié-collé de rapports qu’avec certain nombre de mes amis, nous avions dénoncés à l’Assemblée comme au Sénat », a-t-il avancé. « Si ça continue comme ça, nous allons avoir un pays qui va perdre toute la volonté de vivre ensemble », continuait-il.