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Pacte de responsabilité : les contreparties agacent le patron du Medef

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Yann Gourvennec - flickr


Pierre Gattaz, le patron du Medef a dénoncé les contraintes imposées par le gouvernement en contreparties de la baisse des charges. C’est tout le principe du « pacte de responsabilité » qui est remis en cause.

François Hollande a beau lui avoir payé un beau voyage, il en faut plus pour satisfaire Pierre Gattaz. Le patron du Medef, qui fait partie de la délégation accompagnant le chef de l’Etat aux USA, a sévèrement critiqué le pacte de responsabilité du président de la République. La conférence de presse qu’il devait tenir à l’issue de la première journée aux Etats-Unis a été annulée, mais le patron des patrons n’a pu s’empêcher de s’exprimer devant les journalistes pour dénoncer les « contraintes imposées » par le gouvernement aux entreprises :
 

« J'attends du gouvernement qu'il me précise, en mars prochain, la trajectoire de baisse de la fiscalité sur les entreprises. [...] On ne pourra avancer que si on redonne de l'oxygène et donc des marges aux entreprises françaises. [...]Il faut surtout arrêter de gérer par la contrainte. Quand j'entends parler de contreparties dans ce pacte, j'entends aussi des gens qui me disent “on va vous contraindre, on va vous obliger, si vous n'y arrivez pas vous allez être punis, on va vous mettre des pénalités”. Il faut arrêter ce discours […] insupportable. On n'est pas dans une cour d'école. »
 

En somme, Pierre Gattaz souhaite une baisse des charges pour les entreprises, mais sans aucunes contreparties, notamment en termes d’emplois. Les négociations avec le gouvernement s’annoncent donc particulièrement difficiles. Pourtant, l’annonce du pacte de responsabilité en janvier dernier semblait plutôt satisfaire le Medef, et au contraire, mécontenter les syndicats. Ce revirement serait dû à l’entretien entre Pierre Gattaz et Arnaud Montebourg dans l’avion les menant à Washington. Un dialogue de près d’une heure jugé comme « viril » par un proche du ministre du Redressement productif.

« Pas de cadeau unilatéral »

Deus jours plus tôt, le ministre de l’Economie Pierre Moscovici réaffirmait, dans l’émission « Tous politiques » sur France Inter, qu’il n’y aurait « pas de cadeau unilatéral » aux entreprises, qui devront respecter des contreparties en termes d’embauches.  Même son de cloche du côté du Parti socialiste. Le député Jean-Christophe Cambadélis jugeait « très inquiétant » que le Medef « se dérobe ». Hier, plusieurs membres du parti avaient rédigé une tribune pour dénoncer la baisse des charges accordée au patronat.
 

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