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Cancer : un plan de lutte contre les inégalités à 1,5 milliard d’euros

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Parti socialiste - flickr


François Hollande a dévoilé le troisième « Plan cancer » portant sur la période 2014-2019. Il vise notamment à réduire les inégalités sociales liées à la maladie. Une enveloppe d’1,5 milliard d’euros lui sera consacrée.

Devant un parterre de spécialistes, le président de la République a insisté sur un point : le principal objectif du plan de lutte contre le cancer (2014-2019), d’une valeur totale d’1,5 milliard d’euros, est de réduire les inégalités sociales. Avant de s’expliquer, François Hollande a rappelé quelques chiffres pour remettre le sujet dans son contexte. En France, environ 3 millions de personnes ont ou ont eu un cancer au cours de leur vie. Une maladie qui demeure « la première cause de mortalité » avec 148 000 décès en 2012 et 355 000 nouveaux cas par an. Près de « 5 millions de familles en France sont ou ont été concernées » par cette maladie.

Mesures principales

L’accès aux soins et aux tests préventifs reste très inégalitaire, tant au niveau des types de cancer qu’au niveau purement géographique. C’est pourquoi François Hollande a annoncé sa volonté de doubler, en cinq ans, le nombre d’essais cliniques qui « concernent aujourd’hui 25 000 patients ». Ils devront être menés  sur « tous les cancers,  et notamment les 1 700 cancers pédiatriques, et toutes les régions, notamment celles qui sont aujourd’hui le moins concernées et je pense à l’outre-mer », a déclaré le président.
 

Jean-Paul Vernant, auteur d’un rapport pour ce troisième plan signale que le second [sous Nicolas Sarkozy] « avait déjà inscrit la réduction des inégalités de santé, mais elles n’ont pas diminué, faute devoir fixé des objectifs clairement définis ». Il préconisait donc de réduire les inégalités liées aux dépassements d’honoraires et des restes à charge pour les malades. Il a été suivi par le gouvernement. Ce dernier souhaite également faciliter les possibilités de bénéficier d’une reconstruction mammaire après un cancer du sein grâce à une prise en charge par l’assurance maladie « dans le cadre de contrats solidaires et responsables ". Enfin, François Hollande souhaite généraliser le test de dépistage du cancer du col de l’utérus « tous les trois ans pour 80% des femmes, contre 60% aujourd’hui » afin de réduire la mortalité de 30% en dix ans.

Inégalités sociales

Si le cancer touche évidemment toutes les classes sociales, des études montraient que la France est l’un des pays d’Europe de l’Ouest où « les inégalités sociales de mortalité par cancer sont les plus importantes, quel que soit le sexe ». Ainsi, entre 30 et 65 ans, le risque de décès d’un cancer est deux fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres et les professions libérales. La mortalité due à un cancer du sein, par exemple, est plus faible chez les femmes cadres.
 

Plusieurs comportements à risques expliqueraient ces résultats : le tabac, l’alcool, la sédentarité, l’environnement ou encore l’alimentation. L’impact des messages de prévention et leur capacité à être diffusés et entendus est donc à revoir. Mais le dépistage et l’accès aux soins restent les plus grands enjeux de ce Plan cancer. Les plus coûteux aussi.