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IVG : l’amendement polémique voté cette nuit

Publié le  Par Roxane Bayle

Crédit image © Richard Ying et Tangui Morlier - Wikimédia


L’Assemblée Nationale a voté tard dans la soirée de mardi, l’amendement PS supprimant la notion de « détresse » pour une femme demandant une interruption volontaire de grossesse, confortant ce droit en France.

C’est à l’issue d’un débat passionné en présence d’une centaine de députés que l’Assemblée Nationale a voté l’amendement « 5 quinquies C » de la loi Veil, qui supprime la notion de « détresse » pour toute femme demandant une IVG.  Ce droit s’en retrouve conforté.

 

Il était important pour la gauche de supprimer cette notion, devenue « obsolète » et de garantir à chaque femme l’accès à l’avortement. Il s’agissait aussi de défendre le droit des femmes à disposer de leur propre corps, d'écarter toute tentative de « régression » à l’image de l’Espagne, à de nombreuses reprises citée lors des débats.  La gauche a réaffirmé alors que l’avortement n’était « jamais un acte banal » mais « une décision douloureuse », et non un « plaisir ». « L’IVG est un droit à part entière et pas une simple tolérance assortie de conditions » a dit la ministre du droit des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem.

 

Colère de Marisol Touraine contre Jean-François Copé

 

Du côté de la droite, on est plus divisé. Les grands orateurs de l’UMP ont voté contre cet amendement, Christian Jacob, patron du groupe à l’Assemblée Nationale, en tête. Pour ce parti de droite, la notion de « détresse » n’a pas empêché une femme d’avoir accès à l’IVG, et ses membres craignent une « banalisation de l’avortement ». Ils accusent également le gouvernement de « casser ce qui fait consensus » par intérêt « politicien », et donc, de diviser les Français. Entre 16000 et 40000 personnes ont manifesté dimanche 19 janvier, contre cet amendement, mais aussi contre l'IVG. 

 

Même son de cloche du côté du président de l’UMP, Jean-François Copé, qui s’est prononcé contre l’amendement : « Le gouvernement est pitoyable quand il cherche à diviser alors que tout le monde pourrait s'entendre sur un vrai progrès : mieux prévenir les grossesses non-désirées et mieux accompagner les femmes enceintes en difficultés qui souhaitent garder leur enfant. » Justification qui a provoqué la colère de Marisol Touraine, ministre de la Santé, qui l’a sommé de prendre clairement position sur ce sujet. Certaines élues ont cependant voté pour l’amendement, à l’image de Nicole Ameline : « Dénier aux femmes la capacité de juger elles-mêmes, de décider serait un recul juridique et une défaite de la pensée » a-t-elle dit lors des débats