Le double enjeu de la conférence de presse de François Hollande
Publié le Par Antoine Sauvêtre
En plein scandale politico-sentimental, le président de la République va répondre aux journalistes ce mardi 14 janvier, à 16h30. Améliorer son image, largement écornée, et prouver que son champ d’action économique peut être efficace, sont les deux priorités du président.
Les vœux du président étaient la première étape d’une bonification de l’image présidentielle et gouvernementale. L’annonce d’un « pacte de responsabilité » pour les entreprises avait fait son effet et démontré que le gouvernement était prêt à emprunter le chemin des réformes. La conférence de presse d’aujourd’hui devait être la seconde. L’objectif : détailler le projet et regagner la confiance des Français en prouvant la compétence du gouvernement pour redresser la barre économique.
Redorer son image
Mais entre temps, l’affaire Gayet-Hollande est venue compromettre, ou plutôt anéantir, les plans du président. Aujourd’hui, cette troisième conférence du quinquennat arrive dans les pires conditions possibles pour le chef d’Etat. La faute à des sondages d’opinions calamiteux, des résultats économiques décevants et une histoire de cœur qui écorne encore un peu plus son image.
Depuis plusieurs mois, l’entourage du président le sait : pour pouvoir agir avec sérénité, il doit regagner la confiance des citoyens, notamment en améliorant son image. Et depuis la révélation du magazine Closer sur les liaisons entre le président et l’actrice Julie Gayet, cet objectif prend tout son sens.
Montrer l’efficacité de ses actions
Au niveau purement politique, ce qui inquiète les Français, c’est l’emploi. Cela devrait rester l’objectif principal de 2014 pour le gouvernement et le président devrait proposer de nouveaux outils pour inverser la courbe du chômage. Le « Pacte de responsabilité », évoqué durant les vœux, en est un. C’était l’annonce de ce début d’année, il devrait la détailler durant sa conférence. Car pour le moment, ce « pacte » reste flou. Ce que l’on sait : il veut alléger les « charges du travail » et leurs « contraintes » pour les entreprises, en échange de plus d’embauches et de dialogue social. Une politique sociale-libérale en somme.
Mais ce coup de pouce fiscal aux entreprises ne devrait pas plaire aux ménages pour qui les impôts sont devenus « trop lourds », selon le chef d'Etat. La hausse de la TVA, répercutée sur les prix, en janvier en est la preuve concrète. Les millions de citoyens qui regarderont la conférence devraient attendre un nouveau geste. La remise à plat de la fiscalité, annoncée par Jean Marc Ayrault, pourrait leur permettre d’y voir plus clair, si le président venait à en détailler les contours.
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Enfin, à force de vouloir réduire les impôts, il va bien falloir trouver des économies. François Hollande veut réduire les dépenses publiques, et pour lui, c’est l’Etat « qui doit se concentrer sur ses missions essentielles ». Autrement dit, il faut que l’Etat se serre la ceinture en réduisant son train de vie. En ligne de mire : les collectivités locales et les « excès » et « abus » de la Sécurité sociale. L’objectif est annoncé, il faut réduire les dépenses publiques de 50 milliards d’euros sur 2015-2017.