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George Pau-Langevin : il faut « refaire de l’éducation une ambition nationale »

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

Crédit image © Parti socialiste - flickr


Jointe par téléphone, la ministre déléguée à la Réussite scolaire s’est exprimée sur la journée internationale des personnes handicapées. Elle a également évoqué le classement Pisa, plaçant l’école française à la 25ème place.

Journée chargée hier pour la ministre déléguée à la Réussite scolaire George Pau-Langevin. Pour la journée internationale des personnes handicapées, elle visitait le collège Jules Ferry, dans le 9ème arrondissement de Paris. Une école qui, selon elle, applique le « principe de l’école inclusive. »
 

Dans le même temps, le classement Pisa était rendu public. La France y perdait trois places par rapport à l’année précédente. Une position révélatrice de l’action du gouvernement précédent, pour qui « l’éducation n’était pas une priorité. »
 

Paris Dépêches : Quels sont les moyens mis en œuvre pour favoriser l’intégration des jeunes handicapés à l’école ?

George Pau-Langevin : Nous procédons actuellement à la formation et au recrutement d’AED (Assistants d’éducation) qui ont pour fonction d’encadrer les élèves et d’assister les professeurs. Ils sont particulièrement importants pour accueillir les élèves handicapés et favoriser leur intégration dans la classe. Cette année, ils sont près de 12 000 répartis dans les écoles françaises. La filière d’AED est en train de s’organiser. Elle procède à des formations et rédige des rapports pour rendre compte et améliorer la profession. Jusqu’ici, les contrats étaient à durée déterminée mais nous travaillons désormais sur la pérennisation du métier. Notre souhait pour les élèves handicapés est d’améliorer leur qualité de vie à l’école, mais aussi de préparer leur sortie. Il faut qu’eux aussi aient des opportunités de formations et d’embauches à la fin de leur cursus.
 

Paris Dépêches : Les élèves handicapés font-ils les mêmes activités que les élèves valides ?

George Pau-Langevin : Il y a plusieurs cas. Cela dépend évidemment du type de handicap. Certains élèves handicapés restent tout au long de l’année dans une classe avec des élèves valides. Dans ce cas il faut, dès que possible, qu’un assistant d’éducation l’accompagne. Il existe aussi des classes spécialisées mais certaines activités sont réalisées avec les autres classes pour favoriser l’intégration des jeunes porteurs de handicap et changer le regard parfois interloqué des autres élèves.
 

Paris Dépêches : Le classement Pisa a été révélé. Comment analysez-vous la 25ème place de l’école française ?

George Pau-Langevin : Cela montre que nous avons eu raison d’essayer d’améliorer la situation de l’éducation nationale française. Les tests ont été réalisés en mai 2012 donc dépendent du mandat précédent pour qui l’école n’était pas une priorité. On voit aujourd’hui les dégâts que cela à causé au sein de l’Ecole. Il nous revient désormais d’inverser la tendance, notamment pour les classes populaires qui ont été délaissées. Il faut donc à la fois procéder à des recrutements d’envergure, et améliorer le processus de formation des professeurs.
 

A lire : Classement Pisa : l’école française classée 25ème
 

Paris Dépêches : Comment remédier au problème d’inégalité des chances entre les élèves ?

George Pau-Langevin : Le recrutement et la formation de professeurs dans les écoles sont évidemment applicables pour tous mais particulièrement dans les écoles où sont scolarisés des enfants issus de classes populaires. Nous voulons aussi faire rentrer plus tôt les enfants à l’école. Souvent, dans les familles de classes populaires, les mères ne travaillent pas donc les enfants sont scolarisés plus tard. Il serait préférable que ces enfants arrivent plus tôt à l’école. Nous travaillons avec le ministère de la Famille à un pacte pour la réussite scolaire pour harmoniser l’égalité des chances. Enfin, nous devons améliorer l’intégration d’enfants d’immigrés qui sont encore trop souvent à l’écart. Il est aujourd’hui nécessaire de refaire de l’éducation une ambition nationale et de rattraper le retard accumulé en termes d’inégalité.