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Jean-Pierre Chevènement : Il faut transformer l'euro

Publié le  Par Patrick Béguier

Crédit image © dmonniaux - Flickr


L'ancien ministre profite de la parution de son livre "1914-2014, l'Europe sortie de l'Histoire ?" pour nous dire comment... sortir de la monnaie unique. Par Patrick Béguier

Devant l'Association des journalistes parlementaires, Jean-Pierre Chevènement a été invité aujourd'hui à réagir après la victoire inespérée des Bleus. "C'est une bonne nouvelle pour François Hollande. La chance peut sourire aussi en politique", a-t-il affirmé, avant de lancer : "La sinistrose commence à me fatiguer. La France a encore quelques atouts !"

Mais aussitôt après, il a sauté sur son cheval de bataille, lance en avant : "On a laissé notre pays se désindustrialiser. La France n'a pas besoin d'une monnaie trop forte qui écrase son économie. L'euro va à l'Allemagne, mais pas aux autres." En clair : nous avons commis le péché de la monnaie unique !

Comment s'en sortir ? Par une autre architecture européenne ? lui demande-t-on. La réaction est presque violente : "On ne peut pas faire le grand saut fédéral ! Ce serait un saut dans le noir !". Et d'expliquer : il y a trop de pays pauvres... les Français sont-ils prêts à transférer à cette Europe 9,5% de leur Pib ?... nous avons une trop grande hétérogénéité des régimes sociaux... Jean-Pierre Chevènement se cabre encore : "L'euro n'est pas viable. Les crises grecque, portugaise, ne sont pas finies. Le modèle reste explosif !".

Serpent

Que faire alors ? Il a sa solution, notre homme ! Non pas suprimer l'euro, mais le transformer. Son idée est de créer un nouveau serpent monétaire avec des marges de fluctuations limitées. "On passerait ainsi de la monnaie unique à une monnaie commune", précise-t-il, sans que beaucoup de... précisions nous soient apportées. Trop technique, sans doute ! Ou trop fumeux ? Toujours est-il que, selon lui, ça annulerait les écarts de compétitivité qui "ravagent" certaines économies.

Tant de hardiesse pour ensuite tant de prudence ! Interrogé sur la remise à plat de la fiscalité annoncée par Jean-Marc Ayrault, l'ancien ministre a incité le gouvernement à bien réfléchir avant d'agir."Tout cela est très aléatoire", a-t-il indiqué en s'interrogeant sur la manière dont Bercy maniait la calculette. "Si on fusionne la CSG avec l'impôt sur le revenu, on risque des surprises. On aura sans doute une nouvelle hausse de la fiscalité".

Et Jean-Pierre Chevènement est reparti de la salle Empire de l'Assemblée nationale, un peu fâché quand même qu'on ne lui ait posé aucune question sur son livre...