Rythmes scolaires, écotaxe et TVA : la mise au point de Jean-Marc Ayrault
Publié le Par Roxane Bayle
Le Premier ministre était l'invité de France Info ce matin, où il est revenu longuement sur sa politique, en particulier sur la réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon.
Après la journée d'hier marquée par plusieurs grandes mobilisations sociales, en particulier dans le corps de l'éducation nationale, le Premier ministre est revenu longuement ce matin sur la réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon, qui suscite une opposition grandissante. Il a assuré que la réforme "devait être faite et sera faite".
Le Premier ministre a regretté la "grande confusion" autour de cette réforme: "Le bon sujet, ce sont les horaires de cours. En 2008 ont est passé d'une semaine de 4,5 jours à 4 jours. Tout le monde a dit : l'apprentissage des fondamentaux en 4 jours, cela ne marche pas. Donc le retour à la semaine de 4,5 jours, c'est ça le cœur de la réforme. Le seul but de cette réforme, c'est l'intérêt de l'enfant." a-t-il ajouté.
Mr Ayrault a tenu à répondre de manière ferme aux opposants de cette réforme, notamment aux maires qui ont déclaré publiquement refuser d'appliquer la loi dans leur communes: "Ce ne sont pas les maires que décident des horaires des cours. Ils décident des activités périscolaires après la classe." Mais il a néanmoins avoué que "dans des petites communes, il peut y avoir des difficultés particulières. C'est le devoir de l'Etat de dialoguer et d'aider." Il s'exprimera devant l'assemblée des maires de France ce mardi 19 novembre et aujourd'hui même, le Premier ministre se rendra en compagnie de Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, dans une école primaire de Cluny (Saône-et-Loire) pour défendre la réforme.
Au menu également ce matin, l'écotaxe: le Premier ministre a réaffirmé que celle-ci était suspendue car "mal faite », mais pas abandonnée : "Maintenant il faut dialoguer. Nous prendrons le temps nécessaire." a-t-il ajouté sans donner plus de précisions.
Le Premier ministre a également parlé de la hausse de la TVA, contre laquelle artisans et patrons protestent. Après avoir brièvement rappelé les difficultés financières de la France, dont "50 milliards d'euros d'intérêt d'emprunt chaque année, plus que le budget de l'Education nationale", il a jugé cette hausse nécessaire pour le pays "à loi fois pour sauver notre modèle social et pour financer les entreprises. Cela va permettre de financer la baisse du coût du travail pour toutes les entreprises."
Il a enfin conclu son entretien en revenant sur sa personne et sa fonction: "Si j'avais l'œil fixé uniquement sur les sondages chaque matin, alors je ne pourrais pas faire mon travail de façon sereine. Je n'ai pas la main qui tremble». Il en profite pour régler ses comptes avec Malek Boutih, député PS de l'Essonne, qui avait demandé son remplacement "d'urgence". Jugeant que Mr Boutih a cherché son "quart d'heure de célébrité hebdomadaire à la télévision", il a déclaré au micro de France Info : " Je m'intéresse aux problèmes des Français. Les crises d'ego de quelques-uns, ce n'est pas le problème parce que la France souffre de trop d'individualismes..»