Ayrault, Boutih et le possible remaniement

Jean-Marc Ayrault reste inébranlable. Enfin, du moins, le laisse-t-il croire. Face à Malek Boutih, député PS de l'Essonne, qui réclamait hier soir le remplacement du Premier ministre, il a affirmé devant la presse ce mardi matin: "J'ai une tâche difficile à accomplir, rien ne m'impressionne". Puis, comme un pied de nez à Mr Boutih, il a ajouté : "Je n'ai aucun doute sur le soutien des parlementaires socialistes comme du soutien de toute la majorité".

Le Premier ministre était attendu dans la journée à l'Assemblée Nationale pour la réunion du groupe Parti Socialiste (PS) durant laquelle il a de nouveau fait allusion aux propos du député de l'Essonne: "Ayons ensemble individuellement et collectivement cette force d'âme, c'est comme cela que nous réussirons" aurait-il déclaré face aux élus socialistes qui l'ont chaudement applaudi à son arrivée.

 Il faut dire que les paroles de Malek Boutih ont provoqué de vives réactions dans la majorité, surtout négatives. C'est la première fois qu'on réclame l'éviction de Jean-Marc Ayrault, alors que ce dernier et le président de la République ont une cote de popularité au plus bas. La rumeur d'un possible remaniement ministériel reste bien présente.

 Les ministres font front commun derrière le Premier ministre, comme la ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'autonomie, Michèle Delaunay, qui évoque "l'irresponsabilité" de Mr Boutih. Manuel Valls en a appelé de son côté à la solidarité : "Je suis loyal à l'égard du Premier ministre qui fait bien son travail, qui est courageux, qui affronte les difficultés".

 Du côté du PCF, s'il y a changement de premier ministre, il doit y avoir aussi un changement de cap politique : "Il faut changer la méthode, changer d'équipe, changer de politique" a déclaré le patron du PCF Pierre Laurent. Pendant ce temps-là, l'UMP jubile via le sénateur UMP des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi : "Des parlementaires PS demandent  le remplacement d'urgence de Ayrault sur le thème il y a le feu à la maison...Si eux mêmes le disent.." dit-il sur son compte Twitter. Le FN, quant à lui, réclame la dissolution de l'Assemblée Nationale, par la voix de sa présidente Marine Le Pen, interviewée lundi sur ITélé.