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Emploi : Hollande est entré dans le pathétique

Publié le  Par Patrick Béguier

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Le président de la République a voulu placer son mois d'août sous le signe de l'emploi. Ses devoirs de vacances ne changeront pas la note que les Français lui ont déjà donnée.

    Lors de son déplacement en Vendée le 6 août, François Hollande s'est dit une nouvelle fois "confiant sur l'inversion de la courbe du chômage. Nous allons y arriver". Dans le même temps, l'hebdomadaire "Valeurs actuelles" publiait un sondage IFOP, réalisé fin juillet, révélant que 84% des personnes interrogées n'y croyaient pas. Une proportion accrue depuis le même sondage effectué en janvier. Même les sympathisants de gauche sont plus de la moitié à juger la promesse irréalisable, quoique martelée à chaque interview.  Le président de la République pourra bien multiplier les visites à travers la France, en affirmant qu'il n'y a pas de vacances pour le chômage, il ne parviendra pas à convaincre les Français tant ils sont enfermés dans leur pessimisme. Il n'entraînera pas non plus derrière lui les experts de l'INSEE assurés que, tout au contraire, le chômage s'approchera de son record historique d'ici à la fin de l'année ! L'opposition a beau jeu de dénoncer un recours abusif à la méthode Coué. La réalité est plus dramatique : Hollande, en faisant de l'emploi non plus son défi mais son obsession, est entré dans le pathétique. Il prend le risque de mourir sur scène fin décembre.   Sauver la face !   Pas si vite, diront certains ! La Banque de France annonce un début de reprise économique. Quelques autres signes positifs (meilleure santé des banques françaises, etc.) apparaissent. Notre balance commerciale s'améliore, mais, à y regarder de plus près, ce sont nos importations qui ont fléchi (signe d'une moindre activité) plutôt que nos exportations qui ont progressé. Trop fragile ! D'abord, il y a toujours un décalage de plusieurs mois entre une reprise économique et ses effets sur l'emploi ; ensuite, ce n'est pas avec une croissance du PIB de "zéro virgule quelque chose" que l'on rétablit durablement une situation. En réalité, François Hollande compte sur sa politique sociale pour échapper à la funeste issue de sa promesse : la programmation en 2013 de 540 000 emplois subventionnés. L'étiquette change : emplois d'avenir, contrats de génération, contrats uniques d'insertion… Mais l'objectif reste le même : appuyer de toutes ses forces sur le chômage pour le faire baisser. Tant pis pour les 2,2 milliards d'euros nécessaires ! Ce qui ne signifie pas qu'un tel objectif soit absurde ou néfaste. Un travail, quel qu'il soit, vaut toujours mieux que l'inactivité. Et l'effort du gouvernement pour qu'enfin soient pourvues les offres d'emploi de certains secteurs (bâtiment, restauration…) est tout à fait louable. Si le président de la République ne doit qu'à cette politique volontariste sa fameuse inversion de la courbe du chômage, il sauvera sans doute la face. La face seulement !