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Limogeage de Batho : la vraie fausse fronde des Verts [vidéo]

Publié le  Par Gaspar S.

Crédit image © Elysée - Présidence de la République


Après l'exclusion de Delphine Batho du gouvernement par François Hollande, le 2 juillet – suite à ses propos sur le ''mauvais budget'' du gouvernement – les élus verts sont sortis de leurs gonds... puis ont décidé de maintenir leur participation au gouvernement.

Réunion de crise, phrases choc, envies de départ. Et puis, non. Europe Ecologie-Les Verts maintiendra sa participation au gouvernement. Après l'annonce de l'éviction du gouvernement de la ministre de l'Ecologie, les chefs d'EE-LV se sont retrouvés pour «une réunion de crise» proposée par Noël Mamère. La discussion a eu lieu au ministère du Logement, dont la locataire est Cécile Duflot, l'une des ministres verts du gouvernement. «C'est du sérieux», avait même glissé «en off» un des participants. «Il faut que notre parti avec les ministres organise au plus vite une réunion de crise pour savoir si nous devons rester dans ce gouvernement», insistait Mamère.

 

Pour mémoire : Delphine Batho n'est pas contente du budget... et le fait savoir [vidéo]

 

Très vite, Barbara Pompili, députée du groupe EE-LV assurait finalement que, lors de cette réunion, «la question de la sortie du gouvernement a été évacuée assez vite». Les Verts «ne quitteront pas le gouvernement», annonçait l'élue écologiste. Dans un de ses sketch Henri Salvador, alors qu'il s'apprêtait se battre, pour de faux, avait un jour lancé  : «Je ne sais pas ce qui me retient... ce doit être la peur.» Les Verts ont en quelque sorte rejoué ce numéro du «retenez-moi où je fais un malheur...» en laissant planer le doute sur leur départ tout en annonçant rapidement leur maintien dans les ministères.

 

 

Cependant, n'allons pas trop vite en besogne. EE-LV est allé loin dans la critique du gouvernement. Les écologistes ont redit leur intention de demander des explications à Jean-Marc Ayrault. «J’espère qu’on va le rencontrer assez vite. On a besoin d’avoir des éléments qui nous rassurent sur ce que veut faire ce gouvernement par rapport à l’écologie», a indiqué Cécile Duflot. À chaud, Jean-Vincent Placé a même déclaré : «Deux femmes, je note, on vire les femmes, c'est plus facile, probablement ! Et on vire les deux ministres de l'Ecologie. Personne n'a été viré depuis un an, sauf les deux ministres de l'écologie.» L'alliance PS-EE-LV a certes du plomb dans l'aile et on a connu mariage plus heureux.

 

Mais les Verts, faut-il le rappeler, bénéficient d'un accord, négocié par Martine Aubry en 2011. Celui-ci avait réservé une soixantaine de circonscriptions à EE-LV lors des législatives de 2012. C'est ce texte qui a permis aux députés verts d'être assez nombreux pour former un groupe. En renonçant à un partenariat avec le grand frère socialiste, les Verts prennent le risque de s'isoler pour les échéances à venir et même de ne plus pouvoir former un groupe aussi important que maintenant. Ceci explique peut-être pourquoi, après avoir montré les muscles, les élus écologistes ont rapidement décidé de rester au gouvernement.