Présidentielle : Marine Le Pen à la chasse aux parrainages
Publié le Par Jennifer Declémy
Hier la candidate d'extrême-droite était devant le Sénat pour réclamer l'anonymat des parrainages des élus.
Opération choc hier pour l'héritière de Montretout qui manifestait devant le Sénat pour alerter les élus et l'opinion sur le problème qu'elle rencontrerait dans sa chasse aux parrainages, ainsi que pour supporter un amendement du sénateur de Moselle Jean-Louis Masson qui proposait l'anonymat des élus ayant capacité à parrainger.
Après avoir organisé un rassemblement devant le Palais du Luxembourg, Marine Le Pen s'est adressé devant ses militants pour dénoncer le rejet attendu de l'amendement, s'écriant "le seul souverain légitime c'est vous, le peuple de France et personne d'autre ! Si je ne peux être candidate la page de la démocratie sera tournée en France" et revendiquant complètement à tort être la seule candidate à pouvoir accéder au second tour, oubliant François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Juste après elle son fidèle avocat Maitre Collard a dénoncé la "mafia" qui prend en otage le vote des français et "la barricade érigé par le système". Mais ce qu'oublient les responsables du Front National, qui prétendent avoir recueilli 340 signatures, c'est que si la candidate d'extrême-droite se retrouve dans cette situation, ce n'est pas en raison de pressions de l'UMP et du PS mais parce que l'appareil militant, aguerri à la tâche de trouver les signatures, n'est plus avec elle mais avec Carl Lang qui est parti du FN en 2009.
De plus, préférant sans doute les lumières des plateaux télévisés et les flashs des projecteurs plutôt que l'ingratitude de se coltiner une tournée des élus, dans la France profonde, sans journalistes ni caméras, Marine Le Pen ne s'est pas interessée à cette collecte, contrairement à d'autres petits candidats, bien moins connus qu'elle, mais qui disposent aujourd'hui des précieux sésames car s'étant lancé dans la tournée des maires depuis de longs mois déjà. Ainsi, des militants de Jacques Cheminade ou Nicolas Dupont-Aignan, qui ont réussi à trouver les parrainages, mais qui arpentent la France depuis l'été dernier, avouent n'avoir jamais rencontré de militants FN. Lors des élections précédents pourtant, beaucoup harcelaient les élus pour obtenir les paraphes. Paradant davantage dans les médias, Marine Le Pen contrairement à son père a négligé cette collecte, probablement fascinée par ses sondages. Aujourd'hui il lui reste 1 mois et demi.