''Autosatisfaction'', ''courage'' : la classe politique réagit à la conférence de presse de Hollande
Publié le Par Gaspar S.
A l'UMP, on critique un président ''qui n’a ni cap ni vision pour le pays''. Bayrou juge l'intervention ''d'un bon niveau''. Solférino salue un François Hollande qui ''a pris la crise à bras le corps''. Nicolas Dupont-Aignan regrette d'avoir vu ''Barroso à l'Elysée''.
Un «assez bel exercice sur la forme». Voici l'unique compliment entendu à l'UMP après la conférence de presse. Il est signé François Fillon. Pour le reste, on s'étonnera peu des réactions de l'opposition après l'intervention de François Hollande devant plus de 300 journalistes réunis à l'Elysée.
François Fillon se corrige : «Sur le fond, il (François Hollande) continue à faire une mauvaise analyse (…), absolument pas à la hauteur de la gravité de la crise.» Cependant, l'ancien Premier ministre se montre modéré dans sa critique lorsqu'il évoque un Hollande qui «n’est évidemment pas le seul responsable» dans le cadre d'une crise «portée par vingt années pendant lesquelles un certain nombre de décisions n’ont pas été prises».
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Toujours à l'UMP, la truculente Valérie Debord se demande «comment le président peut-il se permettre de faire un numéro d’autosatisfaction pendant près de 2h30». Dans un communiqué, Sébastien Huyghe, député du nord, dénonce un président qui «n'a su que trouver un nouveau bouc émissaire source de tous nos maux : l'Europe».
Bruno Le Maire, lui, a entendu «une parole qui sonne faux». Le député de l'Eure n'a vu dans cette conférence qu'un motif de plus pour «préparer une alternance à François Hollande, à ce gouvernement qui n’a ni cap ni vision pour le pays ».
Au FN, Marine Le Pen a vu en François Hollande un «petit porte-parole» de la Commission européenne. «Alors que la Commission de Bruxelles exerce un chantage terrible sur la France en ce moment même, François Hollande s’est montré servile et déterminé à continuer d’enfoncer notre pays pour sauver les dogmes européens, avec la promesse d’une aggravation à venir de la politique suicidaire d’austérité», a martelé la présidente du Front national dans un communiqué.
Bayrou, l'européiste, très élogieux
Pour le compte de l'UDI, Jean-Louis Borloo salue un «bon exercice démocratique», «extrêmement intéressant». L'ancien ministre a surtout été séduit par l'idée de la mise en place d'une gouvernance économique européenne. Même s'il a trouvé le discours du président Hollande proche du «''Tout va très bien madame la Marquise''».
François Bayrou a estimé l'intervention «de bon niveau». «L’approche des problèmes, l’expression étaient au niveau de ce que le président de la République française doit être ou dire », a-t-il résumé. Le patron du Modem, qui a lui même voté pour François Hollande, a surtout – comme les autres centristes – retenu l'idée de la mise en place d'un gouvernement économique pour la zone euro.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon s'est montré très critique sur la vision politique de Hollande. «L'an II, c'est l'an pire» a-t-il assuré en référence à «l'an II de l'offensive» défendu par le président en conférence de presse.
Pour le Parti socialiste, Harlem Désir a bien-sûr complimenté l'exercice présidentiel : «Les Français ont vu un président qui applique avec fermeté et sérénité son projet pour la France. Nous, socialistes, serons en première ligne pour défendre le président de la République et son action, car nous savons qu’elle est la meilleure pour redresser notre pays au service des Français (…)», a rappelé le premier secrétaire du parti majoritaire.
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Dans un communiqué, Nicolas Dupont-Aignan a déploré la soumission du président français aux desiderata bruxellois : «Depuis un an on pensait avoir René Coty à l'Elysée. En vérité, c'est José Manuel Barroso.» «Malgré ses échecs François Hollande continuera à confier toujours plus de pouvoir à l'Union européenne. Cette camisole de force qui empêche tous les gouvernements depuis 30 ans d'agir, il compte bien la serrer encore plus fort», a déploré le chef de Debout la République.