''Affaire Guéant'' : les porte-parole du PS dégainent
Publié le Par Gaspar S.
Dans des communiqués publiés le 30 avril, des porte-parole du Parti socialiste réagissent vivement aux révélations du ''Canard enchaîné'' à propos de versements d'argent sur le compte de Claude Guéant.
Claude Guéant, «un petit maître en embrouille ?». Laurence Rossignol pose la question. Dans un communiqué particulièrement acide, la sénatrice socialiste constate avec ironie : «M. Guéant aime la peinture et il négocie très bien des toiles d'un petit maître flamand dont la dernière cote était au tiers du prix qu'il prétend en avoir tiré. On ne doute pas que M. Guéant pourra très prochainement donner les détails de cette transaction : photo de la toile, date, acheteur…»
A lire également : Financements de campagne de Sarkozy : les 500 000 euros de Claude Guéant.
Dans son édition du 30 avril, le Canard enchaîné avait révélé que le justice s'intéresse de près à une transaction d'un demi-million d'euros vers le compte de Claude Guéant, datant de 2008. Les enquêteurs s'interrogent sur la provenance d'une telle somme de la cadre d'investigations sur un éventuel financement libyen de la campagne de 2007 de Sarkozy. Pour sa défense, le proche de l'ancien président avait assuré avoir reçu la somme après la vente de tableaux du peintre flamand Andries Van Eertvelt. Or, les oeuvres de ce dernier n'ont jamais valu guère plus de 140 000 euros, selon la société Artprice, contactée par Le Point.
Claude Guéant avait aussi supposé que certaines sommes pouvaient provenir de primes de cabinets «en liquide», reçues lorsqu'il était collaborateur de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. «Si on comprend bien les explications de M. Guéant, il reconnaîtrait avoir bénéficié de détournement de fonds publics et organisé une opération de fraude fiscale», observe, cinglante, Laurence Rossignol.
Dans un second communiqué, Eduardo Rihan Cypel, député PS de Seine-et-Marne, vise l'ancien président de la République : «Il serait légitime de s’interroger sur le rôle de Nicolas Sarkozy dans cette affaire (…). Et ce d’autant que les fonds secrets avaient été supprimés par le gouvernement de Lionel Jospin. Les primes dont l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy fait état ont-elles été accordées par ce dernier ?» Résumant l'affaire et ciblant Claude Guéant, Laurence Rossignol remarque : «Tout cela semble davantage une affaire de faussaire, de petit maître en embrouilles, que celle d'un homme d’État honnête passionné de peinture.»