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La campagne présidentielle de 2012 a été en partie raciste.

Publié le  Par Eli Dy

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Un rapport paru cette semaine montre que oui, la campagne présidentielle de 2012 a eu des connotations plus que racistes. En cause, deux candidats : Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy.

On le savait déjà mais un rapport officiel le confirme. La campagne présidentielle de 2012 a permis la résurgence de discours politiques aux relents racistes et xénophobes, avec comme principale cible les personnes d'origines africaines vivant en France. Ce rapport, émanant du cercle de réflexion Graines de France, établit un bilan global des campagnes présidentielle et législative, en se basant notamment sur une analyse de la presse écrite et audio. Selon ce rapport, il existe désormais "une ethnicisation des analyses portées par le monde politique et médiatique contribuant à développer un racisme du quotidien".

 

"Après avoir fait disparaitre la figure du Nord-Africain, celle de l'immigré tend à être effacée par une troisième, les musulmans" constate le rapport. En cause bien sûr le rôle du Front national, dont le discours nationaliste et xénophobe décrit l'autre, l'immigré, comme "le responsable de tous les maux" que connait la France. "Que ce soit à travers les thèmes des prières de rue, celui du halal ou la dénonciation des intégristes, on retrouve les vieux items qui pointent cependant davantage du doigt les populations issues des migrations venant des pays à majorité musulmane" précise le rapport.

 

Ce n'est pas seulement Marine Le Pen qui est visée pour son discours raciste, mais aussi l'UMP, et Nicolas Sarkozy qui, en reprenant une partie du discours du Front national, a légitimé ces thèmatiques racistes "pour des raisons de stratégies électorales". Et "par un indéniable glissement vers les thèmes, la rhétorique et les obsessions du parti d'extrême-droite, qu'il s'agisse de l'identité nationale, de lutte contre l'immigration, de protection des frontières", Nicolas Sarkozy n'a pas "laminé Marine le Pen mais celle-ci a presque doublé le score de son père en 2007".

 

Or, face à cette convergence entre le FN et l'UMP, poursuivie par Jean-François Copé aujourd'hui, le rapport dénonce le manque de réaction de la gauche qui reste inerte et aphone. "La victoire de François Hollande n'a pas effacé ces discours. Les graines semées pendant la campagne demeurent (...) La victoire de la gauche et la défaite de la stratégie droitière ne doivent pas faire croire que la question du racisme et de la xénophobie sont un enjeu du passé. L'agenda politique a été encore en grande partie impulsé par le FN sur ces thématiques" conclut le rapport qui prédit donc, en filigrane, de l'avenir à ce racisme.