Des députés lancent un appel pour une commission d'enquête sur les liens Sarkozy-Kadhafi.
Publié le Par Jennifer Declémy
Suite à l'appel lancé par Medipart, plusieurs députés de la majorité demandent officiellement la création d'une commission d'enquête parlementaire pour faire le point sur les relations entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi.
Il y a quelques semaines, des journalistes de Mediapart interpellaient des députés sur Twitter pour savoir s'ils étaient favorables à la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur les troubles relations entre l'ancien président Sarkozy et le dictateur libyen aujourd'hui décédé. Ce week-end, le site d'information en ligne publie un papier où il relaie une demande officielle, allant dans ce sens, de plusieurs députés de la majorité.
Ces députés sont des responsables importants de la majorité : François de Rugy (EELV), Razzy Hammadi (PS), Daniel Goldberg (PS), Noël Mamère (EELV), Nicolas Bays (PS), Sébastien Denaja (PS), Pouria Amirashahi (PS), Sergio Coronado (EELV), Arnaud Leroy ou encore François-Michel Lambert. Et sans ambages, ils réclament la vérité sur ce qui pourrait être un des plus grands scandales de la Ve République.
"Le tapis rouge qu'on lui a déroulé en décembre 2007, notamment à l'Assemblée nationale, fut une pantalonnade complète. Et quelques temps après, Sarkozy change de pied ? On est en droit de s'interroger sur un tel revirement" déclare François de Rugy à Médiapart, tandis que Pouria Amirashahi y va de go, parlant de possible "corruption" mais "au-delà de l'argent sale, de l'irresponsabilité de Sarkozy pésera lourd sur la région. On l'a accueilli en grande pompe, on lui a fait la guerre et maintenant on laisse la région dans le chaos" dénonce le député socialiste.
Noël Mamère, membre de la commission des affaires étrangères, s'engage pour sa part, auprès de Médiapart, à "travailler" à la mise en place d'une telle commission d'enquête parlementaire car "nous sommes face à un immense dossier qui peut se résumer en trois mots : corruption, complicité et culpabilité". Une telle commission aurait la lourde tâche de faire le point sur les relations franco-libyennes de 2005 jusqu'à la guerre en 2011, alors que les soupçons de "corruption, diplomatie parallèle, ventes d'armes" sont très forts.