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Faut-il dépénaliser le cannabis ?

Publié le  Par Eli Dy

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Relancée par Vincent Peillon ce week-end, la dépénalisation du cannabis reste un débat ouvert entre scientifiques et un rapport publié aujourd'hui indique que oui, il faut dépénaliser cette drogue douce.

Le débat sur la dépénalisation du cannabis renait de ses cendres grâce à la sortie de Vincent Peillon, le ministre de l'éducation, ce week-end sur ce sujet. Alors qu'un Jean-François Copé scandalisé ce matin sur FranceInfo nous affirme que "des dizaines et des dizaines de chercheurs ont évoqué dans des rapports scientifiques incontestables les ravages [du cannabis] sur la santé physique, psychique et psychologique", un autre rapport scientifique publié ce matin dit tout le contraire et plaide même pour une dépénalisation du cannabis, au motif que la consommation de cette drogue douce est comparable aux jeux d'argent ou la consommation de mal-bouffe, et ne doit donc pas être pénalisée par l'état.

 


Jean-François Copé sur la dépénalisation du... par FranceInfo

 

D'ores et déjà rassurons Jean-François Copé qui ne cesse de marteler son inquiétude sur tous les médias possibles et inimaginables : cette étude en question ne provient pas d'un quelconque think-tank bobo-gaucho-laxiste mais d'un très sérieux observatoire britannique, le UK Drug Policy Commission, une institution indépendante réunissant spécialistes et médecins. Et dans l'étude publiée ce matin figure donc un appel en faveur d'une dépénalisation du cannabis dont la commission recommande que son usage soit strictement encadré par l'Etat.

 

"Les sociétés libres acceptent que les individus puissent avoir des comportements égoïstes ou modérément risqués tout en cherchant à les contenir" rappelle le rapport dans un premier temps avant de critiquer les fonds publics gaspillés par l'Etat britannique pour lutter contre la consommation de cannabis (pas moins de 3 milliards de livres sterling, soit 4,5 millions d'euros).

 

Dans un deuxième temps, et c'est sans doute ce qu'il y a de plus intéressant dans ce rapport, les spécialistes comparent la consommation de cannabis à celle des jeux d'argent ou de la malbouffe, et partent de ce constat pour considérer que "la meilleure politique à suivre dépend de qui on parle, usagers ou distributeurs, des drogues qu'ils consomment ou distribuent, et d'autres facteurs qui leur sont particuliers, ainsi que les dommages provoqués aux individus et à la société". Et de conclure "prendre de la drogue n'est pas toujours dangereux mais cette donnée n'est que rarement considérée par les politiques". En France elle l'est, par Jean-François Copé, mais peut-être bien  à mauvais escient.