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Georges Pau-Langevin veut abroger la loi Ciotti sur l’absentéisme scolaire.

Publié le  Par Jennifer Declémy

Crédit image © AFP/Jacques Demarthon


La ministre de la réussite éducative va prochainement faire abroger la loi punissant l'absentéisme des élèves par une suspension des allocations familiales.

 

La ministre de la réussite éducative, Georges Pau-Langevin, a fait part vendredi dernier de son intention d’abroger la loi Ciotti qui supprime les allocations familiales en cas d’absentéisme répété. L’initiative fait déjà grincer des dents à droite.

 

« Nous estimons que cette loi n’a rien réglé » a expliqué la ministre sur RMC, « dire simplement, c’est la faute des parents et on doit leur supprimer les allocations familiales, c’est une décision qui est simpliste et qui a été appliquée un nombre de fois tout à fait ridicule » a-t-elle ajouté.

 

« Cette loi a un discours punitif à l’encontre des parents. Or la plupart des parents sont angoissés de voir réussir leurs enfants. Par conséquent, ce n’est pas en leur disant qu’ils sont de mauvais parents et en supprimant les allocations familiales qu’on règle le problème » a ajouté l’ancienne députée de Paris pour qui « quand un parent commence à être dépassé par une situation, il faut l’épauler ».

 

Une initiative parlementaire dans ce sens devrait donc être déposée d’ici la fin du mois, mais le député UMP Eric Ciotti, auteur de la loi ici critiquée, a aussitôt dénoncé cette annonce, soulignant que « le gouvernement socialiste est enfermé dans son aveuglement idéologique et son incompétence ». Le directeur de campagne de François Fillon indique en effet que sa loi « instauré un dispositif équilibré et gradué » dans la mesure où depuis son entrée en vigueur « 95% des cas dont se sont saisis les inspecteurs d’académie ont été résolus (…) Les résultats montrent que lorsque les parents manquent à leur devoir, la simple menace d’une suspension des allocations familiales permet de les responsabiliser ».

 

Le député UMP des Alpes-Maritimes oublie cependant de préciser qu’une telle loi ne peut « responsabiliser » que les parents connaissant le plus de difficultés financières dans la mesure où les parents aisés ayant des enfants souvent absents ne se soucient que fort peu de la suspension ou non de leurs allocations familiales. De même, les parents ayant un seul enfant ne sont pas concernés par cette loi, qui inscrit donc une inégalité de fait entre les familles.