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Traité européen : la gauche est profondément divisée.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Malgré les nombreux succès électoraux, la gauche est plus que jamais divisée sur la question européenne et retrouve, en cette rentrée politique, le clivage de 2005.

Alors qu'est examiné ce matin en conseil des ministres le projet de loi autorisant la ratification du traité budgétaire européen, la gauche affiche haut et fort ses divisions sur le sujet, n'ayant jamais réalisé son aggiornamento sur le sujet depuis le douloureux référendum de 2005. Et si l'opposition s'explique facilement au Front de Gauche, il est plus délicat pour l'exécutif de constater qu'elle s'observe aussi au sein de la majorité.

 

Les verts tout d'abord. Alors que plusieurs parlementaires ont affirmé qu'ils voteraient contre ce traité, le parti va décider les 22 et 23 septembre de la position officielle d'Europe Ecologie, mais d'ici là, la majorité semble sérieusement pencher pour le non, et ce n'est pas pour rien que le ministre du développement, Pascal Canfin, a appelé ses camarades verts à s'abstenir s'ils ne veulent pas voter en faveur du texte.

 

Au sein du Parti socialiste ensuite, plusieurs voix ont également affiché leurs divergences avec la position de l'exécutif, comme les jeunes députés Jérôme Guedj et Razzy Hammadi, ou la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann. En tout, une vingtaine de parlementaires socialistes devraient voter contre ce texte, même si les ministres font pression pour que ce ne soit pas le cas. Ces mêmes parlementaires sont ceux qui, en 2005, avaient voté non au traité constitutionnel européen.

 

"Le texte est à la ligne près ce qui a été écrit par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel" dénonce le patron des communistes Pierre Laurent, une position qui est reprise par l'ensemble des opposants au traité. Mais l'autre argument qui fait mouche, c'est celui de l'austérité qui serait généralisé par ce traité. De la même façon, les parlementaires qui s'opposent au traité sont peu ou prou ceux qui trouvent l'objectif de 3% du déficit en 2013 irréalisable. Des arguments que l'exécutif a bien du mal à contrer, et le débat entre ces deux camps sur l'Europe ne risque pas de disparaitre avec le vote du traité, qui aura de toute façon lieu avec les voix de la droite.