Le Gouvernement Ayrault songe de plus en plus à taxer les retraités.
Publié le Par Jennifer Declémy
En pleine préparation du budget 2013, le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault semble de plus en plus enclin à taxer davantage les retraités qui bénéficiaient jusqu'à présent de certains avantages fiscaux.
Plusieurs ministres l'ont déjà laissé entendre : les retraités ne seront pas exempts de tout effort dans le redressement financier et économique de la France. Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, et Michel Sapin, ministre du travail, ont en effet indiqué que les retraités risquaient fortement d'être davantage taxés, à hauteur des salariés, alors que jusqu'à présent cette catégorie de la population bénéficiait de certains avantages fiscaux.
D'abord sur la CSG, Michel Sapin souhaite, pour les retraités les plus aisés, aligner le taux de CSG sur celui des salariés, et ce matin, le ministre du travail a affirmé que la tranche à 75% s'appliquerait également aux retraités les plus riches. De telles annonces prouvent qu'effectivement, "les retraités ne sont pas intouchables", selon les propos de Marisol Touraine, ce qui constitue une véritable révolution culturelle pour les 16,2 millions de retraités qui vivent actuellement en France.
Le Gouvernement est d'autant plus enclin à taxer les retraités les plus aisés que la Cour des comptes le lui conseille dans son dernier rapport. Les magistrats financiers estiment en effet que les retraités jouissent d'une situation "en moyenne globalement meilleure que celle du reste de la population" : ils disposent d'un "patrimoine moyen supérieur à celui des actifs" ; "ils connaissent un niveau de vie supérieur à celui du reste de la population" et au-delà de 25 000 euros de revenus, la différence de taux de prélèvement net entre pensions et salaires "est substantielle".
"Les formules retenues pour apporter un soutien au revenu des retraités se révèlent de fait souvent inapropriées en ce qu'elles créent des effets d'aubaine importants au profit des plus aisés, leur procurant des gains proportionnels à leurs revenus" conclut la cour des comptes qui propose donc au Gouvernement d'agir sur ces avantages pas forcément légitimes en temps de crise, d'autant que les niches fiscales pour les retraités représentent 12 milliards d'euros par an, soit un tiers de la somme à trouver dans le budget de l'année prochaine pour parvenir à 3% de déficit. Ca fait presque rêver.....