Juppé veut faire la différence avec le FN sur l'islamophobie.

A quels élus pensait Alain Juppé quand il a déclaré ce matin sur France Inter que l'islamophobie était "un point sensible" à l'UMP ? Il ne livrera sûrement aucun nom mais certains s'y reconnaitront. Assurant son désir de voir son parti redéfinir ses valeurs pour empêcher ses militants de partir au Front national, le maire de Bordeaux a déclaré ce matin qu'à son sens, "un des points de clivage fondamentaux, c'est l'attitude vis-à-vis de l'islam".

 

"L'islamophobie qui globalise les problèmes de cette religion est contraire à ce principe de laïcité et ce principe républicain. C'est donc pour moi un point extrêmement sensible" a expliqué l'ancien Premier ministre qui rejette, sur cette base entre autres, un rapprochement avec l'extrême-droite nationaliste et islamophobe de la famille Le Pen.

 

Si Alain Juppé avait cédé, en juin dernier, à la complainte du "ni-ni" dans le cadre d'un duel législatif FN-PS, il est pourtant un des responsables de la droite a toujours avoir été très ferme vis-à-vis du FN. Dans les années 90, l'ancien ministre des affaires étrangères avait d'ailleurs coutume de dire, "entre le FN et nous, il y aura toujours la croix de Lorraine [embleme de De Gaulle et de la résistance]" et aujourd'hui, il s'inquiète de voir que près de la moitié des militants UMP se disent prêts à passer des alliances avec l'extrême-droite. C'est donc sur le terrain des valeurs qu'Alain Juppé veut agir pour garder l'UMP dans le droit chemin.