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Syrie-Libye : comparaison n'est pas raison.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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En réclamant que le président Hollande intervienne en Syrie comme la France est intervenue en Libye, Nicolas Sarkozy fait une comparaison qui n'a aucune raison d'être.

Le citoyen Sarkozy aurait-il déjà oublié ce que le président Sarkozy déclarait durant les derniers mois de son quinquennat ? En demandant, dans un communiqué, une intervention française en Syrie, l'ancien chef de l'état compare la situation syrienne à celle qui avait lieu en Libye l'année dernière, y trouvant des points communs qui en réalité n'existent pas. Car si en Libye une intervention militaire, accompagné de la bénédiction de l'ONU, pouvait se faire, en Syrie ce serait beaucoup plus hasardeux et dangereux.

 

Tout d'abord il y a la fameuse question du veto russe et chinois au conseil de sécurité de l'ONU qui empêche cette dernière de chapeauter une mission internationale qui aurait poue objectif de déloger Bachar Al-Assad du pouvoir. Or, au printemps 2011, l'intervention qui a lieu en Libye se fait sous l'égide de l'Otan et dispose d'une légitimité internationale incontestable. Sans la logistique américaine et onusienne, une intervention militaire française serait incapable de réussir.

 

Deuxième écueil qui empêche une intervention type Libye en Syrie : la puissance de l'armée de Bachar Al-Assad et le stock d'armes chimiques dont il n'hésiterait pas à se servir en cas d'attaque extérieure. Alors que l'armée de Kadhafi était désorganisée et peu munie, l'armée syrienne elle est autrement plus redoutable, comme on en a la preuve presque tous les jours depuis plus d'un an. 

 

En outre Bachar Al-Assad dispose du soutien de l'Iran, la Russie et la Chine, alors que la Libye de Kadhafi était relativement isolé quand l'intervention a eu lieu. Et le voisinage de la Syrie, à savoir la Turquie, l'Irak, la Jordanie, le Liban et Israël pourrait créer une internationalisation du conflit en cas d'intervention occidentale. De même, comme le rappelle le député UMP Pierre Lellouche, renverser Bachar Al-Assad aménerait un avenir incertain en Syrie, alors qu'actuellement une minorité alaouite qui dirige une majorité sunnite et qu'un bouleversement des rapports de forces pourrait fort bien causer des massacres dans le pays. Autant de raisons qui expliquent qu'une intervention militaire française en Syrie est difficilement concevable sans de terribles conséquences par derrière.