Mélenchon attaque de nouveau la presse
Publié le Par Jennifer Declémy
Dans une récente déclaration, Jean-Luc Mélenchon a violemment attaqué deux quotidiens en les accusant d'être proches du FN. Des saillies verbales qui ne le mettent guère plus haut que l'extrême-droite.
Jean-Luc Mélenchon se targue d'être le seul, avec son parti le Front de Gauche, à attaquer l'extrême-droite (sur ce point c'est vrai), mais ses attaques contre la presse le placent malheureusement au même très bas niveau que le Front National qu'il veut combattre. Ainsi, dans une dernière sortie publique, le trublion de la gauche a accusé le Parisien et l'Expression d'être "proches du FN". Une accusation qui va loin et qui met naturellement en colère les journalistes de ces deux quotidiens.
"Reste que le harcèlement de quelques mirmillions nous a déjà assez pourri la vie, comme pendant la présidentielle, pour que j'ai pris la décision, de ne plus publier une bonne partie de mon agenda et m'éviter ainsi leur présence. En tête du classement de ceux qui inventent la moitié de leurs informations en vue de recueillir l'autre moitié, les journaux proches du Front National du fait de leurs lecteurs, le Parisien et l'Express" a ainsi déclaré le candidat aux législatives. Une appréciation qui passe très mal auprès de la société des journalistes qui envisage de porter plainte.
Condamnant ces propos, la société des journalistes a publié un communiqué déclarant "le candidat continue de lancer des invectives contre la presse en général (...) à qui il reproche finalement d'être libre". Plus grave encore, l'ancien sénateur socialiste a qualifié un journaliste qui le suivait de "bon facho patenté", une sortie qu'il avait déjà lancée, dans l'entre deux tours, contre les journalistes du Petit Journal.
Si l'on peut naturellement critiquer la teneur d'un article ou la ligne éditoriale d'un journal qui ne serait pas objectif, les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon vont beaucoup trop loin et ne se basent sur aucun fait réel ou avéré dans la mesure où ni l'Express ni le Parisien ne sont connus pour leurs sympathies envers l'extrême-droite, contrairement à d'autres sites d'information. La presse avait été extrêmement malmenée par différents candidats durant la campagne présidentielle (Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon principalement), et se placer sur le même plan que ses rivaux n'est pas forcément la stratégie la plus intelligente du Front de Gauche.