Aurélie Filippetti hérite d'un ministère difficile
Publié le Par Jennifer Declémy
On n'a pas beaucoup parlé de culture durant la campagne et pourtant, la nouvelle ministre Aurélie Filippetti hérite d'un ministère difficile avec de nombreux dossiers brûlants qui l'attendent déjà.
Drôle de passation de pouvoirs que celle entre une jeune socialiste devenant pour la première fois ministre et le neveu du premier président de gauche de la cinquième république passé dans le camp adverse. Ce matin, la députée lorraine Aurélie Filippetti, a pris possession de ses bureaux, déclarant "cette histoire, ce patrimoine, cette langue, cette vitalité de la création, c'est tout sauf quelque chose de superflu, surtout en ces temps de crise (...) nous croyons profondément que la culture, c'est ce qui rassemble les individus".
Passation de pouvoirs entre Mitterrand et...
Pourtant, au-delà de la joie qui a envahier la nouvelle ministre de la culture, c'est bien des difficultés qui s'annoncent devant elle, alors que des dossiers importants l'attendent déjà à son ministère. Le premier dossier, très sensible, concerne la question d'Hadopi, sur laquelle les positions ont été diverses au sein de l'équipe de campagne de François Hollande, qui lui-même n'a pas été très clair sur ce sujet. Elle-même est en faveur de l'abrogation de cette loi, ce qui crée d'ores et déjà des tensions avec le milieu artistique.
Parmi les autres chantiers sur lesquels veut travailler la jeune femme figurent une réforme de l'audiovisuel et le lancement d'une grande concertation avec les différents acteurs culturels pour tenter de mettre en place un modèle économique viable en faveur de la création. Pourrait aussi avoir lieu une réforme des aides à la presse, sur laquelle François Hollande avait fait quelques déclarations durant la campagne.
Mais le dossier le plus urgent sera la fusion ente RFI et France24 qu'avait entamée le précédent Gouvernement, mais qui avait suscité de vives tensions au sein des rédactions. Les socialistes avaient déjà déclaré leur opposition à cette opération qui n'aurait comme seule conséquence, selon eux, que de briser RFI. La fusion, qui doit se concrétiser au début du mois de juin, pourrait être interrompue par la nouvelle ministre.