Affaire Kadhafi-Sarkozy : Bachir Saleh, l’homme qui sait tout

 

Emportant avec lui tous les secrets du rapprochement entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi ainsi que les possibles preuves rapprochements entre la Libye et la France, Bachir Saleh a pu quitter Paris en toute quiétude. Pourtant, l’argentier du régime libyen fait l’objet depuis le mois de mars de recherche de la part d’Interpol en vue de l’extrader vers Tripoli, qui le réclame pour « fraude ». Si l’homme est arrêté, il pourra être entendu sur le possible finance de la campagne présidentielle de 2007 du président sortant par le dictateur. Le site Mediapart a en effet publié le 28 avril, « un document officiel libyen » qui démontre qu’en « décembre 2006, le régime Kadhafi avait décidé de financer la campagne de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros ». Le 30 avril, Nicolas Sarkozy porte plainte pour « diffusion de fausse nouvelle » alors que l’ancien premier ministre libyen, Al-Baghdadi al-Mahmoudi, détenu en Tunisie approuve le financement politique.

 

Profitant d’un passeport diplomatique nigérien fictif, sur lequel est inscrit qu’il est conseiller à la présidence du Niger, délivré par le gouvernement français, Bachir Saleh a pu vivre en France sans inquiétude pendant de nombreux mois. A Paris, l’homme ne se cachait pas et entretenait des relations avec des personnalités politiques ou du monde des affaires. Ainsi, l’argentier libyen discutait « dans les salons de l'hôtel Ritz avec Dominique de Villepin et leur ami commun Alexandre Djouhri, intermédiaire sur de gros contrats franco-libyen" selon l’Express.

 

Le 4 mai, la belle vie se termine pour Bachir Saleh lorsque Claude Guéant annonce qu’il sera arrêté « dès qu’il sera découvert ». Mais il est trop tard et Bachir Saleh s’est déjà envolé probablement vers le Sénégal après être passé par le Mali.