François Fillon tire sa révérence.

Le député-maire de Nantes est donc officiellement le nouveau Premier Ministre de la France. La passation des pouvoirs a eu lieu ce matin à Matignon à 10heures tapantes entre le nouveau et l'ancien, qui aura finalement été un des Premiers Ministres qui aura eu le plus de longévité sous la Cinquième République. Le député de la Sarthe, qui a du faire face à la concurrence de Claude Guéant au début du quinquennat, et qui était surnommé "le collaborateur" par le président Sarkozy, a réussi aujourd'hui à s'imposer comme un des leaders principaux de la droite républicaine.

Pendant cinq ans il avait incarné la rigueur, s'attirant souvent les foudres de Nicolas Sarkozy, devant composer avec la rivalité et l'animosité d'un Jean-François Copé d'abord aux manettes du groupe des députés UMP à l'Assemblée nationale, puis dirigeant le parti présidentiel et n'hésitant pas à afficher leurs différences en public. En 2010 il doit également faire face pendant plusieurs mois à la menace de ne pas être reconduit dans ses fonctions, au profit de Jean-Louis Borloo. A la surprise générale il réussira à s'imposer une nouvelle fois, presque contre le président.

Mais l'ancien Premier Ministre a également conquis une véritable popularité au sein des militants UMP dont beaucoup aimeraient le voir aujourd'hui à la tête du parti, à la place de Jean-François Copé. Aujourd'hui la guerre de succession entre les deux hommes pour la direction du parti et le leadership de la droite républicaine. A travers cette lutte, c'est aussi une conception de la droite qui s'impose avec, pour François Fillon l'image d'une droite modérée et qui insiste sur les sujets régaliens de l'Etat, contre Jean-François Copé représentant une droite très dure qui ne discute que de l'immigration ou la laïcité et refuse le front républicain en cas de duel PS-FN. Un choix déterminant pour l'avenir de la droite.