L'Eglise prépare déjà sa lutte contre le mariage gay.

C'est un scénario catastrophe pour l'Eglise catholique française. La semaine où François Hollande, qui a fait du mariage gay une de ses promesses de campagne, est élu nouveau président de la république, Barack Obama, chef d'état le plus puissant au monde, s'est lui aussi prononcé en faveur d'une évolution de la législation sur ce sujet. Chez les catholiques, on se prépare déjà à lutter pour empêcher d'autres pays de suivre la voie tracée par ces deux chefs d'état.

Durant la campagne déjà, plusieurs dirigeants catholiques avaient fait savoir aux socialistes qu'une telle loi ne serait pas acceptée facilement et que la lutte serait dure, à l'instar des débats auxquels on a pu assister en 1999, lors de l'adoption du pacs. Dès le 13 mai prochain, les réactionnaires de Civitas appellent à une marche contre François Hollande dont ils dénoncent "la vision intrinséquement anti-chrétienne, anti-familiale et anti-nationale", eux qui refusent "une France rouge et laïciste". Et tant pis si le nouveau président a été choisi par une majorité de français.

La conférence des évêques de France a lui aussi fait passer le message, de manière plus délicate cependant. Dans un entretien à la presse, l'on fait savoir que "ça cliverait le pays" et que "sur les questions de société, les ambitions affichées de François Hollande ne font pas l'unanimité. Et l'on ne mesure pas bien où sont la pertinence et l'opportunité d'ouvrir tous ces chantiers".

Les protestants évangéliques et les musulmans conservateurs sont en grande partie également opposés à l'octroi d'un nouveau droit pour les homosexuels, mais une majorité de français se déclarent en faveur d'une telle loi, qui devrait être adoptée dans les mois à venir promet le nouveau pouvoir, qui ne compte pas céder au lobby catholique. Les débats au Parlement risquent d'être houleux.