Législatives : des ministres et responsables de l'UMP en difficulté.
Publié le Par Jennifer Declémy
Après la défaite présidentielle, certains membres du Gouvernement et hauts responsables de l'UMP se font énormément de souci quant à leur réélection aux législatives en juin prochain.
Nadine Morano, Xavier Bertrand, NKM...Autant de ministres partant en campagne pour les législatives et qui peuvent se faire du souci quant à leur réélection, et ce pour deux raisons : d'abord, le score de François Hollande dans leur ville ou circonscription, ensuite, la menace du Front National qui veut absolument les faire trébucher.
Xavier Bertrand tout d'abord, dans la 2e circonscription de l'Aisne, a vu François Hollande l'emporter à 54,18%, soit une majorité confortable, même si le ministre du travail est bien ancré dans cette région qui vote souvent majoritairement à droite. Pourtant le FN a fait une percée dans cette région le 22 avril dernier, et Marine Le Pen exprime personnellement le désir de faire perdre le maire de Saint-Quentin, en raison des propos qu'il a pu tenir contre son parti. S'il avait été élu dès le premier tour en 2007, Xavier Bertrand devra très certainement passer l'épreuve du second tour cette année, non sans difficultés.
Nathalie Kosciusko-Morizet ensuite est également dans une position difficile. Ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy, elle est l'une des ministres en première ligne lors de ces législatives, d'autant plus que sa ville de Longjumeau a voté pour François Hollande à 51%. Pour elle aussi, ancienne ministre de l'environnement, le Front National veut absolument la faire battre, étant donné que l'ancienne ministre a écrit un livre contre Marine Le Pen, et a déjà indiqué qu'elle voterait PS en cas de duel PS-FN.
Jean-François Copé peut également se faire du souci. Le maire-député de Meaux, qui avait déjà perdu son siège de député en 1997 à cause d'une triangulaire avec le FN pourrait bien voir le même cas de figure se dérouler de nouveau. Dans sa ville, François Hollande a en effet largement battu Nicolas Sarkozy, à 54 contre 46% et au premier tour, Marine Le Pen a également fait un bon score. En outre cette dernière, comme pour les deux ministres évoqués ci-dessus, manifeste le désir de le faire battre et a donc envoyé un poids lourd de son parti, une proche en charge des affaires sociales au FN, Marie-Christine Arnautu.
Laurent Wauquiez en Haut-Loire est en position difficile dans la mesure où son candidat n'a réussi à obtenir que 0,4% d'avance sur François Hollande dans sa circonscription, mais dans la ville dont il est maire, Puy-en-Velay, le socialiste l'a emporté avec 55,9% des suffrages exprimés. Une avance considérable qui menace directement le ministre. Nadine Morano est dans le même cas de figure, dans la 5e circonscription de Meurthe-en-Moselle, qui était ancrée à gauche avant de basculer en 2002. Sur place, la ministre de la formation professionnelle devra faire face à la concurrence du Front National qui s'est désormais implanté dans la région et qui veut là aussi faire battre à plate couture l'ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy.
Dans les Hauts-de-Seine, ce sont deux poids lourds de la majorité, André Santini et Patrick Devedjian qui sont mis en difficulté par l'avance surprenante du président socialiste dans leurs villes respectives. A Antony, le PS l'emporte avec plus de 52% des voix tandis qu'à Issy-les-Moulineaux, ce sont plus de 53% des électeurs qui ont préféré le vote Hollande.
Le monsieur sondages de Nicolas Sarkozy est également dans une situation délicate. Parachuté dans la 1ere circonscription d'Indre-et-Loire, l'ancien membre du FN devra déjà faire face à des candidatures dissidentes à droite, le score élevé de François Hollande (56,6%) en plus d'avoir une image totalement décalée par rapport à la sociologie électorale locale qui préfére la droite modérée à la droite ultra-dure représentée par Guillaume Peltier.
Quatre ministres enfin peuvent se sentir menacés lors de la prochaine échéance électorale des législatives. François Baroin dans l'Aube, Benoist Apparu dans la Marne, Luc Chatel dans la Haute-Marne et Bruno Le Maire dans l'Eure ont en effet tous vu François Hollande largement dépasser Nicolas Sarkozy dans leurs villes. En outre, il y a toujours la menace du Front National qui rode en embuscade.