Les verts veulent entrer au Gouvernement.
Publié le Par Jennifer Declémy
Après le résultat de l'élection présidentielle, le Conseil Fédéral des Verts s'est tenu hier et aujourd'hui, et a décidé d'une participation des verts au Gouvernement.
Personne au Parti Socialiste ne le leur a demandé, mais les verts sont prêts à entrer dans un Gouvernement socialiste, fort de leur 2,3% au premier tour de l'élection présidentielle. Dans l'entre-deux tours, les ténors du parti n'ont d'ailleurs pas ménagé leur peine pour suivre à la trace le candidat socialiste et apparaitre sur le maximum de photos en sa compagnie, dans l'espoir de marquer leur soutien et obtenir des maroquins.
Cet après-midi, le conseil fédéral du parti a adopté à une majorité écrasante, 83,80%, l'entrée dans un gouvernement de gauche si on le leur demandait, exprimant "la volonté d'aller et de porter des objectifs de transition écologique et de mettre en oeuvre des solutions qui nous permettront d'attaquer les racines de la crise" selon Cécile Duflot, qui la première veut aller au Gouvernement.
Duflot : "On a besoin d'action" par Europe1fr
C'est également au cours de ce conseil fédéral que Cécile Duflot, candidate aux législatives dans la 6e circonscription de Paris, a également acté son départ de la direction d'Europe Ecologie dès que la bataille des législatives sera terminée. Son remplaçant pourrait être Pascal Durand, actuel porte-parole du parti, moins connu qu'elle cependant. Candidate à la députation, la patronne des verts hésiterait entre un ministère et la présidence d'un groupe vert à l'Assemblée nationale, mais elle devra peut-être faire face à une candidature socialiste sur sa route, celle de Danielle Hoffman-Rispal, qui, dans ce cas de figure, l'emporterait très certainement contre la verte.
Le conseil fédéral a, en outre, validé ses candidatures aux législatives alors qu'un contentieux avait éclaté la semaine dernière après l'invalidation par le tribunal de grande instance de Paris de l'accord passé avec les socialistes, et qui concerne 63 circonscriptions. Le tribunal avait été saisi en référé par des militants mécontents qui estimaient que la répartition de ces investitures n'était pas conforme aux statuts du parti. Or, les juges ont penché dans ce sens en actant que l'investiture de seulement cinq candidats venant du courant Envie, le conseil fédéral "avait outrepassé ses pouvoirs". Europe Ecologie porte appel de cette décision et a dénoncé au passage "le côté invraisemblable" de cette contestation.
L'élu qui est à l'origine de cette contestature judiciaire, Silvain Pastor, dénonce dans un entretien accordé au Monde, les méthodes mises en place par l'actuelle direction d'Europe Ecologie, spécialement Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé qu'il accuse d'avoir "mis en place (...) un système qu'il faut bien qualifier de clientéliste. Ce clientélisme effrené leur permet de conserver le pouvoir".