Une percée des votes blancs et nuls
Publié le Par Julie Catroux
Les votes blancs et nuls ont été très nombreux hier, lors du second tour de l’élection présidentielle.
Deux millions de votes ont été déclarés blancs ou nuls lors du second tour de l’élection présidentielle qui a donné gagnant François Hollande, soit 5,80% des suffrages. Il faut remonter aux seconds tours des présidentielles opposant Jacques Chirac et Lionel Jospin, en 1995 et Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen en 2002. Malgré une percée des votes nuls et blancs cette année, le record a été atteint en 1969, au second tour de l’élection présidentielle, alors que la gauche n’était pas représentée lors du duel Georges Pompidou contre à Alain Poher.
Le vote blanc est-il dû aux résultats importants de Marine Le Pen au premier tour ? En effet, la candidate du Front National a fait une percée historique lors du premier tour de l’élection présidentielle avec quasiment 18% des suffrages. Lors du défilé traditionnel du 1er, mai, la fille de Jean-Marie Le Pen a annoncé qu’elle voterait blanc au second tour sans appeler les sympathisants à voter dans son sens. Cette déclaration a eu des répercussions sur les taux des votes blancs et nuls car on constate que ces taux sont plus élevés dans les villes où Marine Le Pen avait remporté un franc-succès. Près de 10% des personnes ayant voté pour le Front National ont déclaré avoir opté pour le vote blanc selon l’Ipsos. Cette tendance ne s’est pas retrouvée dans les électeurs de François Bayrou, qui avait déclaré qu’il voterait François Hollande.
Les votes blancs ont particulièrement touché les départements de l’Allier, de l’Aude, du Cher, de l’Indre, du Jura, du Lot et Garonne, de la Haute Marne, la Meurthe et Moselle, le territoire de Belfort et le Pas de Calais. Mais les champions sont la Haute-Saône et les Vosges avec respectivement 8,31% et 8,19% de bulletins blancs ou nuls. Ces taux de vote nuls ou blancs peuvent s’expliquer, outre les votes en faveur de Marine Le Pen au premier tour, par un fort taux de chômage.
Non pris en compte dans le calcul des suffrages exprimés, les votes blancs ne sont pas différenciés des votes nuls. Si ces « votes avaient été pris en compte, ni Jacques Chirac en 1995, ni François Hollande n’auraient obtenu la majorité absolus pour être élus président » selon Le Figaro.