Présidentielle : l'UMP vit très mal le vote Hollande de François Bayrou.
Publié le Par Jennifer Declémy
La déclaration de François Bayrou faite hier soir a profondément perturbé les rangs de l'UMP. Si officiellement on se dit indifférents, en coulisse les réactions sont beaucoup plus colériques.
C'est un peu le coup de grâce final du sarkozysme, sauf tremblement de terre électoral improbable. En déclarant qu'il allait voter pour François Hollande dimanche prochain, François Bayrou a définitivement coupé les ponts avec la droite républicaine qui ne lui pardonnera pas cet affront. Si du côté de l'UMP on fait mine de ne pas comprendre, et surtout de ne pas se faire du souci, en coulisse cette défection est très mal vécue.
Jusqu'au bout Nicolas Sarkozy a cru qu'il obtiendrait au mieux un ralliement, au pire l'annonce d'un vote blanc. Mais la déclaration d'hier passe très mal. Pourtant, elle n'est pas une surprise, on attendait mal l'auteur d'Abus de pouvoir, pamphlet violemment antisakozyste, se rallier à l'UMP pour qui le centriste n'avait déjà pas voté en 2007. Pour les plus optimistes cependant, cette déclaration pourrait signifier "la mort politique" de François Bayrou. D'ailleurs Jean-François Copé travaille déjà sur la question de trouver un candidat UMP à placer dans la circonscription du centriste, pour tenter de le faire battre.
"La haine fait commettre un suicide politique à François Bayrou" feint de croire Alain Minc, tandis que Christine Boutin constate avec amertume, "cela fait dix ans qu'il joue l'ambiguïté dans son positionnement. Donner des leçons de morale alors qu'on a fait toute sa carrière sur des valeurs de droite, c'est indécent" déclare l'ancienne ministre qui pendant plusieurs mois pourtant ne manquait pas de virulence pour dénoncer les méfaits du sarkozysme.
Quant au principal concerné, il refuse de voir que c'est avant tout sa stratégie lepéniste qui a conduit le centriste à la rupture, et préféré feindre de découvrir "le manque de cohérence" de François Bayrou. "Déjà en 2007 il avait indiqué qu'il ne voterait pas pour moi, ce qui ne m'avait pas empêché de remporter l'élection" a-t-il analysé ce matin, "après avoir bien réfléchi, il a dit qu'il allait voter François Hollande, et il a poursuivi : qui conduira le pays à la faillite en février...C'est sa logique on a du mal à y retrouver une certaine cohérence".
Bayrou ou Sarkozy, une voix vaut une voix par Europe1fr