Delphine Batho, porte-parole révolutionnaire de François Hollande.
Publié le Par Jennifer Declémy
Portrait de campagne de l'une des porte-paroles de François Hollande.
Plus discrète que Najat Vallaud-Belkacem, et moins présente dans les médias, Delphine Batho fait pourtant partie de l’équipe des porte-paroles du candidat socialiste, après avoir fait partie pendant cinq années des intimes de Ségolène Royal qui lui céda d’ailleurs sa circonscription des Deux-Sèvres. Delphine Batho, nouvelle figure féminine du Parti Socialiste, jeune et passionnée par les questions de sécurité, est avant tout une mitterrandiste acharnée qui avoue une fascination pour les héros révolutionnaires comme Danton, Desmoulins et Rosa Luxembourg.
« Ma prise de conscience politique vient des artistes engagés et des humoristes du début des années 1980 » explique-t-elle, faisant référence notamment « aux temps des grands combats pour la solidarité avec l’Afrique, les grands concerts de Band Aid, la mobilisation pour lutter contre la pauvreté, les Restos du cœur ». C’est ainsi qu’elle débarque dans la vie politique dans les années 1980, la conscience politique qui s’épanouit sous les deux septennats de François Mitterrand, qui malgré les quelques déceptions, continue à la fasciner et l’influer. « Il inscrivait la gauche, avec ses générations successives d’hommes et de femmes qui se passaient le flambeau pour lutter contre les inégalités » justifie-t-elle.
Aujourd’hui députée, elle fut dans les années 1990 vice-présidente de SOS Racisme, et c’est à cette époque qu’elle se rapproche des figures les plus à gauche du Parti Socialiste, Julien Dray ou Jean-Luc Mélenchon pour qui elle conserve une grande affection. Mais c’est dans le giron de Ségolène Royal que la jeune femme grandit et acquiert une certaine épaisseur politique. Faisant partie de son équipe de campagne en 2007, elle restera avec la présidente du Poitou-Charentes jusqu’en 2011, jusqu’à cette primaire où jusqu’au bout, elle croira à la victoire de sa « présidente ». Mais bonne joueuse, elle rejoindra sans états d’âme l’équipe de François Hollande et grâce à l’appui de l’ancienne compagne du candidat socialiste, elle sera nommée au poste de porte-parole.
Spécialiste des questions de sécurité, elle fut d’ailleurs la secrétaire nationale en charge de ces questions au Parti Socialiste entre 2003 et 2008. Dans ce domaine la porte-parole fait valoir son expérience, notamment en tant qu’employée au conseil régional d’Ile-de-France chargée des questions de sécurité. Contrairement à la ligne traditionnelle de son parti, elle affiche une volonté de fermeté plus forte. C’est d’ailleurs cela qui amènera Ségolène Royal à la remarquer en 2006 et à l’embarquer dans son équipe de campagne. Très active à l’Assemblée nationale, elle est vice-présidente du groupe socialiste et en 2009, elle a notamment réclamé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les études commandées et financées par la présidence de la république.
Récemment, la jeune députée a fait l’objet d’une polémique durant la campagne présidentielle, concernant le logement qu’elle occupe actuellement, un appartement de 108m² pour 1 524euros par mois, bien loin des tarifs ordinaires que connaissent les parisiens. Si la mairie de Paris a fait savoir qu’il serait judicieux pour la jeune parlementaire de quitter ce logement, celle-ci refuse catégoriquement. L’UMP s’est aussitôt saisi de cette histoire pour accabler l’équipe du candidat socialiste.