Marine Le Pen dénonce la chasse à ses électeurs.

Elle n'a peut-être pas accédé au second tour comme elle l'espérait tant, mais en réunissant sous son nom près de 6,5 millions d'électeurs, Marine Le Pen a réussi à s'imposer dans la campagne de l'entre-deux tours, et peut éprouver le plaisir de voir un président sortant avaliser ses thèses et ses propos, et un candidat socialiste lui aussi se (re)mettre à la recherche de l'électorat populaire qui a voté pour elle. Cependant, elle critique publiquement cette démarche qu'elle estime honteuse.

"Le candidat président est en train d'essayer de faire les poches pour des raisons électoralistes de mon programme. Je crains que cela soit de la pure spéculation" a jugé la présidente du FN ce matin à la radio même si hier, elle a salué la victoire idéologique que consistait la décision de Nicolas Sarkozy de proposer la présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre. Une proposition qui ne suffit cependant pas les cadres du FN à approuver la campagne de second tour de Nicolas Sarkozy.

"On va lui prêter une perruque blonde ce serait plus simple" s'est amusé cette semaine Louis Aliot, déplorant franchement cette droitisation hypocrite de la campagne du candidat UMP, d'autant plus que le FN reproche à la majorité de ne pas appeler franchement à voter FN en cas de duel avec les socialistes. "Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu'ils veulent nos voix mais manifestement ils ne veulent pas la gueule des électeurs marinistes" dénonce l'ancienne candidate.

"Ses promesses se colorent en bleu marine depuis quelques jours" mais "le seul moyen d'empêcher un plan d'austérité pour la France, c'est de faire entrer massivement des députés nationaux à l'Assemblée nationale, c'est à dire des députés du rassemblement bleu marine" a-t-elle conclu.