Présidentielle : l'UMP insiste sur le thème de l'assistanat.
Publié le Par Jennifer Declémy
Obligé de chasser sur les terres du FN pour le second tour de l'élection présidentielle, l'UMP choisit notamment de parler de l'assistanat et de la fraude sociale. Heureusement pour la majorité, Laurent Wauquiez avait déjà tracé le chemin.
Pour conquérir les électeurs du Front National, la majorité présidentielle sort toutes les munitions en réserve. A côté de l'immigration et la sécurité, qui ont été des thèmes de prédilection de l'UMP pendant dix ans, Nicolas Sarkozy choisit d'aborder une autre obsession des électeurs de Marine Le Pen : la fraude sociale et l'assistanat.
Le président en campagne a sonné la charge aux fraudeurs dès le lendemain du premier tour, en invitant les français qui ont un "vrai travail" à venir se rassembler avec lui le 1er mai prochain, jour où traditionnellement les syndicats fêtent le travail. Mais c'est aussi un thème qu'il incorpore désormais dans ses discours de campagne, et certains de ses lieutenants relaient la bonne parole, dont Laurent Wauquiez, qui avait déjà lancé cette thématique il y a un peu plus d'un an. A l'époque, il avait suscité une polémique en parlant du "cancer de l'assistanat".
"Faire du social ne peut pas être se contenter de verser un chéque à la fin de chaque mois, ça c'est acheter le silence des français" dénonce le ministre de l'enseignement supérieur régulièrement depuis le mois de mai 2011. Proche de Patrick Buisson, le gourou d'extrême-droite de Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez mettait ainsi en exergue un des futurs axes de campagne du président sortant, à savoir la dénonciation des fraudeurs qui profitent des prestations sociales, et qui sont, dans la bouche de ce membre de l'UMP, bien souvent des immigrés.
Si au début de nombreuses voix s'étaient élevés, au sein de la majorité contre cette sortie de Laurent Wauquiez, aujourd'hui le président lui-même abonde dans ce sens, et il a commencé à labourer le terrain bien avant la campagne présidentielle, lors de son discours de Bordeaux fin 2011, où il promettait une lutte implacable contre les fraudeurs sociaux. Durant la campagne, il a réitéré, notamment lors de son discours de Nîmes où il déclarait "vous n'aimez pas l'injustice, c'est vrai, et bien des choses vous ont choqué, et vous avez raison. J'y reviendrai. Mais je veux qu'on prenne le temps dans cette campagne, de dire qu'est-ce qui est juste et qu'est-ce qui est injuste. Est injuste la rémunération faramineuse dans le secteur de la finance. Mais est injuste aussi celui qui n'a jamais travaillé et jamais cotisé, qu'il gagne plus que celui qui a travaillé et ayant cotisé". Haro sur l'assistanat donc.
Sur cette thématique, Nicolas Sarkozy aborde donc plusieurs aspects : l'idée que l'assistanat rapporterait plus que le travail, que les étrangers profiteraient les premiers des minimums vieillesse et du système de protection sociale ou encore obliger les étrangers de travailler cinq ans pour pouvoir bénéficier des prestations sociales. Ca tombe bien, toutes ces propositions et dénonciations figurent dans la besace politique de Marine Le Pen.