Accueil |  Qui sommes-nous |  Contact


Présidentielle : François Hollande part à la conquête du vote FN.

Publié le  Par Jennifer Declémy

Crédit image © AFP/Jean-Sébastien Evrard


Désireux de ne pas laisser le monopole du vote d'extrême-droite à son rival de l'UMP, François Hollande réoriente sa campagne de l'entre-deux tours de manière à s'adresser plus directement aux électeurs du Front National.

Les socialistes ont été très clairs sur ce sujet : il est hors de question de laisser le monopole des voix du Front National à la seule UMP qui en a désespérément besoin pour remporter l'élection présidentielle. En déplacement en Bretagne hier pour parler du redressement de la France, François Hollande arrange désormais son agenda électoral en fonction de ce nouveau besoin de conquérir l'électorat d'extrême-droite, du moins celui qui votait initialement à gauche.

Voir : François Hollande s'adressera aux électeurs du FN.

"Dans les jours qui viennent j'irai dans les régions les plus difficiles" a promis hier le député de Corrèze, bien décidé à empêcher toute nouvelle OPA sarkozyste sur le vote FN. Aussi son équipe va-t-elle privilégier les territoires de l'est, plus difficiles pour le socialiste qui fait surtout de très bons scores à l'ouest du pays. Dès cet après-midi François Hollande se rend dans l'Aisne pour visiter l'usine AML Systems et mercredi il devrait aller en Lorraine.

"Il faut qu'on réponde aux attentes d'un électorat qui veut des réponses fortes sur des questions sociales, l'emploi, l'industrie, là où Sarkozy a échoué, ce qui nourrit le vote de la colère. C'est beaucoup dans l'est que ça se passe, les régions touchées par le chômage, les régions qui souffrent. Il faut qu'on soit très présents sur ce terrain pour marquer la dynamique" explique l'équipe de campagne, qui doit très vite s'adapter à cette nouvelle donne, alors qu'initialement on craignait un fort score de Jean-Luc Mélenchon.

Pour convaincre ces électeurs, François Hollande veut notamment insister sur "la république irréprochable" et l'exemplarité que le pouvoir doit montrer, ce qui lui permettrait en outre de marquer des points auprès des électeurs centristes. Et à ceux qui pensent qu'une telle tentative de reconquérir l'électorat frontiste ne peut fonctionner, François Hollande leur assène "la patrie nous appartient en commun. Nous l'aimons tous. L'amour de la France n'est pas en question. Ce qui compte c'est d'être aimé par elle".