Présidentielle : polémique sur le vrai travail.
Publié le Par Jennifer Declémy
En déclarant vouloir manifester le 1er mai pour célébrer le "vrai travail", Nicolas Sarkozy a suscité la première polémique de l'entre deux-tours.
Il aura fallu moins de 24heures à Nicolas Sarkozy pour susciter une polémique de campagne qui amène certains à penser qu'il chasse avec un peu trop d'allégresse sur les terres du Front National. En déclarant que le 1er mai prochain lui et ses troupes célèbreraient le "vrai travail", il a aussitôt crée un véritable tollé dans la classe politique et syndicale.
"Le 1er mai nous allons organiser la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, de ceux qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille" a-t-il expliqué aujourd'hui, voulant clairement s'adresser aux classes populaires qui ont voté Marine Le Pen hier et qui sont souvent enclines à voir de la fraude sociale là où il n'y en a pas (contre 3 milliards de fraudes sociales on trouve 20 milliards de fraudes patronales).
Ce genre de déclarations a évidemment été mal perçu par les syndicats qui ont dénoncé une tentative grossière de récupération politique d'une fête du travail avant tout réservé aux français, sans distinction politique ou sociale. La gauche est également montée au créneau, ironisant sur le fait que Nicolas Sarkozy ferait mieux "d'organiser la fête du chômage, compte tenu de son bilan". Avec un million de chômeurs supplémentaires en cinq ans, il est difficile pour le candidat-président de s'aventurer sur ce terrain. Le Front de Gauche a également appelé à manifester derrière les syndicats pour manifester l'unité des salariés et de la gauche, appel repris par le NPA qui dénonce les accents "de Pétain" pris par Nicolas Sarkozy pour draguer l'extrême-droite. Au milieu de cette polémique, aucun des deux finalistes n'aura cependant apporté de solutions concernant les cinq millions de chômeurs qui vivent aujourd'hui dans notre pays.