Présidentielle : Nicolas Sarkozy s’apprête à confirmer la droitisation extrême de l’UMP.

 

Jusqu’à avant-hier son équipe de campagne se divisait en deux stratégies : la ligne Buisson, qui consiste à siphonner l’électorat du Front National en adoptant ses préoccupations et son vocabulaire, et la ligne Guaino-Borloo (également portée par Alain Juppé ou Jean-Pierre Raffarin entre autres). Les résultats d'hier, en mettant Marine Le Pen très haut et Nicolas Sarkozy plus bas que prévu, incitent cependant le camp Sarkozy à suivre la ligne impulsée par Patrick Buisson, ancien patron du journal d'extrême-droite Minute.

"Il va falloir chercher des voix chez Marine Le Pen" constatent en coeur les militants, certains terrifiés, d'autres résignés à l'idée que les thèmes des deux prochaines semaines du côté sarkozyste seront sûrement l'immigration et l'insécurité. "Le message c'est moins d'immigration, plus de protection, plus de laïcité, moins de communautarisme. Et c'est Nicolas Sarkozy qui porte ces convictions" confirme Guillaume Peltier, conseiller du président sortant et ancien membre du FN. Autour du président les choses sont claires : on doit aller chercher les électeurs du Front National, quitte à empiéter encore davantage sur les terres de l'extrême-droite.

Pour séduire ces électeurs, Nicolas Sarkozy dispose d'une arme qu'il semble décidé à agiter : le droit de vote des étrangers aux élections locales. Mais il pourrait aussi utiliser le mariage homosexuel et le thème de la famille pour marquer les convergences entre l'UMP et le FN. En appelant "tous les français qui mettent l'amour de la patrie au-dessus de toute considérations partisanes", Nicolas Sarkozy confirme cette ligne extrémiste qui risque cependant de lui ravir le vote des centristes.