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Nicolas Sarkozy : une campagne trop à droite.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Il était parti en président protecteur face à la crise, mais mauvais sondages obligent, Nicolas Sarkozy a choisi une campagne ressemblant à celle de 2007, et s'appuyant sur des thématiques d'extrême-droite. Une erreur qui pourrait lui coûter sa réélection.

S'il perd dans deux semaines, ce sera probablement surtout à cause de la tonalité trop droitière insufflée à sa seconde campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy aura en effet mené une campagne fort étrange, totalement impulsé par son gourou personnel, Patrick Buisson, qui a tant empiété sur les terres de l'extrême-droite qu'elle en aura agacée jusqu'à son propre camp politique.

En 2007 il avait gagné en ramenant dans le giron de la droite républicaine une partie de l'électorat de Jean-Marie Le Pen, mais il avait réussi à en partie dissimuler ce hold-ip par un discours volontariste sur l'emploi et le pouvoir d'achat. Ses emprunts historiques à la gauche républicaine avaient également brouillé les pistes et empêché que l'on ne l'accuse d'une droitisation de sa campagne. Cinq ans plus tard cependant, il refait le même parcours avec une telle roublardise et sans aucune subtilité, suscitant partout autour de lui une levée de boucliers et une profonde insatisfaction.

Il existe autour de lui deux stratégies possibles : celle d'un Henri Guano/Jean-Louis Borloo qui l'aménerait à suivre une voie sociale et humaniste, qui s'occuperait principalement d'emploi, de crise et de pouvoir d'achat, contre celle d'un Patrick Buisson/Guillaume Peltier, qu'il a choisie, et qui l'incite à emprunter les thématiques du Front National, quitte à rendre les frontières entre UMP et FN désormais de moins en moins lisibles.

Immigration, halal, insécurité auront été des thémes majeurs dans sa campagne, tout cela se conjuguant sur un refrain profondément populiste, fustigeant les élites, le petit monde parisien, journaliste et politique qui ne connaissent pas la vraie vie et le vrai peuple. Mais le problème est qu'aujourd'hui ces électeurs frontistes qui avaient été séduits en 2007 auront vu un quinquennat bling-bling et offrant de larges cadeaux aux riches, alors qu'eux-mêmes ressentent de plein fouet les effets de la crise. Comme le disait si bien Laurent Fabius, "son bilan c'est son boulet". Il aura beau voulu ne pas en parler, il ne peut plus le faire oublier à ces électeurs.