Présidentielle : François Hollande met en garde contre les sondages.

Comment conserver son statut de favori tout en n'en faisant pas trop ? A seulement quelques jours du premier tour, et alors que les sondages se multiplient et creusent l'écart entre lui et son rival de l'UMP, François Hollande doit gérer cette drôle de situation où son statut même de vainqueur pourrait le faire perdre. Un paradoxe qu'il a déjà vécu lors de la primaire socialiste, avec le résultat que l'on connait.

Alors que son entourage et certains de ses partenaires se distribuent déjà les maroquins et les différents postes, François Hollande néanmoins veut mettre en garde ses partisans. "Gardez-vous de l'euphorie, gardez-vous de ce sentiment qu'avant même l'élection, les sondages nous auraient proclamés élus. Mais vous n'avez pas de mémoire ? Vous ne vous souvenez pas combien ce type d'illusions nous a coûté dans le passé ?" a-t-il ainsi mis en garde hier soir, lors de son meeting de Lille.

Car le souvenir qui hante encore l'ancien premier secrétaire du Parti Socialiste, c'est bien celui du 21 avril 2002 qui avait vu le donné vainqueur Lionel Jospin éliminé dès le premier tour. Un traumatisme que François Hollande n'hésite pas à raviver dans chacune de ses déclarations, tentant par tous les moyens de mobiliser contre l'abstention et les votes pour d'autres candidats représentant la gauche, alors que lui seul, selon son opinion, peut représenter l'alternance.

Le message a d'ailleurs été compris par son équipe la plus proche qui refuse catégoriquement, en public, d'évoquer les futurs ministres ou de parier sur qui sera le Premier Ministre. C'est donc la même phrase que martèlent tous les dirigeants du PS : "rien n'est acquis" jusqu'à dimanche soir.