Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon pour une justice plus égalitaire.
Publié le Par Jennifer Declémy
Si son programme n'aborde pas en détails quelles seraient ses réformes en matière de justice, Jean-Luc Mélenchon envisage pourtant un profond bouleversement dans ce domaine.
C’est dans le domaine la justice française que l’on observe avec davantage d’acuité le clivage idéologique qui existe entre la droite et la gauche. Alors que Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen jouent sur un registre accordant davantage d’importance à la répression plutôt qu’à la prévention, le candidat du Front de Gauche lui pourfend la politique judiciaire menée ces cinq dernières années, et milite pour une justice indépendante du pouvoir de l’exécutif, mettant l’accent sur l’égalité entre tous.
« Nous construirons une nouvelle politique qui n’opposera pas police et justice. Elle cherchera la justice, l’efficacité et la sérénité plutôt que les législations à vocation médiatiques » a-t-il déjà expliqué dans une lettre rédigée à l’encontre du Syndicat de la magistrature. Autrement dit, l’ancien sénateur socialiste veut dépasser cette logique où une loi sécuritaire est adoptée à chaque fait divers au profit d’une logique de réflexion sur le long terme.
Pour cela, le candidat du Front de Gauche souhaite d’abord une hausse des effectifs de policiers et de magistrats, une revalorisation de l’aide juridictionnelle, une augmentation des moyens de la justice et un réel exercice du droit à la défense pour chacun. Ainsi Jean-Luc Mélenchon propose « la création d’un service public national de l’aide juridictionnelle doté de moyens suffisants pour permettre à la fois le libre choix de son défenseur et une juste rémunération des avocats assurant aux justiciables une défense de qualité ».
Après avoir mis l’égalité au cœur d’une profonde réforme, l’ancien sénateur socialiste propose également de créer un Conseil supérieur de la justice qui remplacerait le CSM et qui aurait vocation à nommer les magistrats du siège et du parquet. De sorte qu’au final « nous libérerons une bonne fois la justice, en faisant en sorte que son indépendance dorénavant ne soit plus garantie par un homme, surtout après avoir vu quel usage il avait été fait de cette garantie dans le passé. Dorénavant, nous placerons l’indépendance de la justice sous la protection et l’attention du Parlement lui-même ».
Ce n’est en réalité pas une réforme en profondeur qu’annonce Jean-Luc Mélenchon, mais plutôt un retour sur les réformes qui ont animées le domaine de la justice ces dix dernières années, pour revenir à une logique du monde judiciaire totalement opposée.
Voir aussi : Le Pen et Sarkozy se livrent à une surenchère pénale.